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Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/73

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mai bivs grecs, mais dont la sottise Ini'omic cl outre- cuidante fait désespérer qu'elle ait une ame. Ce dis- parate rend lord Ewald l(^ plus malheureux des hommes. « Ahî cpii m'arrachera celte ame de ce coips I — Moi ! » dit le i^rand inventeur Edison. Et il fa- brique une Andréidc, une femme artificielle, en c[ui 11 incarne non l intelligence, mais les paroles, les accents d'une vraie femme. Le mirage est parfait : Hadaly (l'Andréide) est infiniment plus vivante que la femme réelle, et le jeune lord, si près du suicide, retrouve assez de force d'ame pour survivre à la mort dans un naufrage de ses deux étranges amantes. On assure qu un fait réel s'était rencontié à la genèse de cette œuvre, qu'un électricien américain, en apprenant le trop véritable suicide du jeune patricien, s'était fait fort de sauver un homme dans la même situation, s il le connaissait. Bluff ou vérité, cette assertion a tout au moins produit l'un des plus singuliers chefs- d'œuvre de notre littérature.

Malgré le génie de l'écrivain, le succès ne franchis- sait pas la barrière du monde des lettres et les lettrés eux-mêmes n'étaient pas toujours doux à cet exilé des splendeurs. Un garçon du café oii il fréquentait ordi- nairement tint ce propos rapporté pai* M. R. de Pon- tavice de Heussey, cousin de Villiers de flsle-Adam : a il était bien bizarre, il faisait de grands gestes... Quand il arrivait, les autres gens de lettres disaient : (( Voilà le raseur! » mais ils se cachaient pour prendre