Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/109

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appliqué à déterminer la nature de ces pressions, c’est-à-dire à les observer dans des conditions où l’expérimentateur puisse les produire à volonté. Antérieurement, pour expliquer certains phénomènes biologiques, Moritz Traube avait préparé des membranes de dépôt. S’appuyant sur les expériences de Traube, Pfeffer réussit à fabriquer des cellules artificielles, avec lesquelles il put mesurer les pressions osmotiques et établir les lois qui régissent ces phénomènes.

On prend deux solutions capables de donner l’une avec l’autre un précipité, et on les verse l’une dans l’autre avec précaution, de telle sorte que les deux liquides ne se mélangent pas. Alors le précipité ne se forme qu’à leur surface de contact, et enveloppe le liquide intérieur dans une sorte de sac. Ce sac ne laisse plus passer les deux solutions, car toute ouverture s’y trouve aussitôt bouchée par la production d’un dépôt. Selon la nature du précipité, se constitue soit une muraille grossière, soit une fine pellicule. Dans ce dernier cas, la membrane formée par le précipité laisse encore à l’eau un passage relativement facile, tandis qu’elle est susceptible d’arrêter non seulement les corps qui l’ont formée, mais encore beaucoup d’autres.

Comme on le voit, ces membranes de dépôt remplissent la condition indiquée plus haut. Préparées à la façon de Traube, elles sont extrêmement délicates, et se déchirent trop facilement au moindre