Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/147

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dans d’autres combinaisons, jouait le rôle de deux atomes d’hydrogène. On mesura ainsi, non seulement la valeur de substitution, la valence des radicaux composés, mais aussi celle des éléments, et on reconnut que l’oxygène était bivalent et l’azote trivalent.

On revenait des radicaux aux éléments, et c’est ainsi que s’est développée la notion de l’inégale valence des éléments. Mais ce progrès ne prit toute son importance que quand on examina à ce point de vue l’élément principal de la chimie organique, le carbone. On prouva alors que le carbone doit être considéré comme quadrivalent, et on regarda le gaz des marais C H4 comme le type le plus général des combinaisons organiques. En substituant des radicaux carbures d’hydrogène dans le gaz des marais, et en répétant à l’infini cette opération, on obtient tous les carbures d’hydrogène, d’où dérivent les autres combinaisons, comme Laurent l’avait montré depuis longtemps.

Par là, les types de Gerhardt se fondent dans la notion plus générale de la valence des éléments : deux éléments monovalents, comme l’hydrogène et le chlore, ne peuvent se combiner que selon le premier type, et les autres types sont tout simplement les combinaisons les plus simples des éléments plurivalents avec l’hydrogène. Une combinaison donnée appartient, par conséquent, à autant de types différents qu’il y a de valences dans les élé-