Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/148

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ments qu’elle contient, ou, d’une manière plus générale, elle appartient à tous les types que l’on rencontre en allant progressivement jusqu’à celui de ses éléments, qui possède la plus haute valence.

En même temps, et indépendamment l’un de l’autre, Kekulé, Couper et Butlerow développèrent, vers 1858, cette théorie de la structure. Leur succès brillant et rapide fut marqué d’abord par le livre où Kekulé avait appliqué la nouvelle manière de voir à l’ensemble des combinaisons organiques alors connues. Ce livre n’est pourtant pas du tout rédigé d’une façon logique, selon la conception simple que je viens d’exposer. On reconnaît facilement que l’auteur en concevait de plus en plus clairement les bases générales, au fur et à mesure qu’il avançait dans sa tâche. Cette circonstance activa d’autant le passage de l’ancienne théorie à la nouvelle : presque tous les chimistes partaient avec l’auteur des idées anciennes pour aboutir peu à peu aux idées nouvelles. Dans la seconde partie de l’ouvrage figurait, pour la première fois, la conception nouvelle de l’hexagone symbolique de la benzine. Cette évolution intérieure fut si puissante que l’auteur ne put plus maîtriser les génies qu’il avait évoqués, et qu’il n’a jamais pu achever son livre d’initiation.

La valeur de la doctrine de la structure tenait à deux causes. Mieux que la vieille théorie des types,