Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/149

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elle rendait possible une classification univoque des combinaisons organiques, et elle présentait une image extrêmement frappante des relations d’isomérie antérieurement connues ou récemment découvertes. Comme on l’a déjà dit, il fallait précisément ramener à quelques principes méthodiques convenablement choisis le fait qu’il y avait des corps de même composition avec des propriétés différentes.

La théorie des radicaux avait déjà donné des indications correspondantes ; ainsi Berzélius avait déclaré que le sulfate stanneux aurait la même composition qu’un sulfite stannique basique, si on pouvait en préparer un. Ici la différence entre les proportions d’oxygène des deux bases était compensée par une différence correspondante de sens inverse entre les proportions d’oxygène des acides, de sorte que la composition brute restait la même. De même, on pouvait de bien des façons différentes distribuer entre les radicaux les atomes d’une combinaison quelconque.

Ce schéma était naturellement beaucoup trop lâche pour pouvoir conduire à une évaluation du nombre des isomères de composition donnée, et, en réalité, il n’a jamais été appliqué à des types de ce genre. La théorie des types donnait lieu à des remarques semblables : on n’était jamais sûr que des arrangements différents des mêmes éléments, d’après différents types, exprimassent ou non une différence