Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/150

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réelle entre les combinaisons correspondantes. La relation entre formule et corps n’acquit quelque précision que par les formules de structure. Des corps différents devaient correspondre à des schémas d’arrangements différents des atomes, et inversement, si la formule de structure ne donnait pas de différence, il n’y avait pas lieu de s’attendre à obtenir des corps différents.

Aussi ne fut-on pas peu surpris quand on constata l’existence de deux combinaisons différentes CH3 Cl. Trois atomes d’hydrogène monovalents et un atome de chlore monovalents ne peuvent se combiner que d’une seule façon à l’atome de carbone tétravalent, et, d’après la théorie de la structure, il ne pouvait y avoir qu’un seul chlorure de méthyle. A. von Baeyer, alors étudiant, fit, sous la direction de Bunsen, des expériences, qui semblèrent confirmer l’existence de différences entre ces deux chlorures de méthyle, provenant de l’acide cacodylique et de l’alcool méthylique. Ce résultat fut interprété en faveur de la théorie des radicaux contre la théorie de la structure. Mais on établit plus tard que ce n’était qu’une apparence, et que la différence observée était due à la difficulté alors très grande d’obtenir à l’état de pureté ce corps gazeux à la température ordinaire.

La théorie de la structure a souvent célébré de ces triomphes et on vit bien qu’elle était très propre à expliquer des isoméries existantes, à en