Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/152

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ture, sans prendre un plus grand nombre de ces liaisons.

Ces deux faits étaient connus de Kekulé, aussi en a-t-il amendé au moins la forme en créant deux concepts complémentaires pour expliquer ces irrégularités. Il appelait corps non saturés ceux de la première sorte, et il déclarait que, dans certaines circonstances, certaines valences ne se saturaient pas, bien qu’elles fussent possédées par les éléments en question. Il nommait combinaisons moléculaires les corps de la seconde sorte, et il attribuait leur formation à d’autres forces que celles qui forment les combinaisons chimiques proprement dites. Kékulé corrigeait ce que cette dernière explication avait d’arbitraire, en ajoutant que, à l’état gazeux, il ne pouvait exister de combinaisons moléculaires.

Plus tard, pourtant, on constata l’existence de plusieurs vapeurs de cette sorte, et les partisans de la valence constante ont écrit des mémoires pour expliquer que des combinaisons moléculaires peuvent aussi exister à l’état de vapeur. Il ne reste donc que cette définition : les combinaisons, qui satisfont à la loi de la valence constante, sont de vraies combinaisons chimiques, tandis que toutes les autres doivent être envisagées comme des combinaisons moléculaires.

Comme on le voit, ces amendements enlevaient à la théorie de la structure son principal avantage,