Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommets d’un carré plan ou dans l’espace aux quatre sommets d’un tétraèdre, on obtient deux arrangements différents. Par exemple, on peut fixer dans le carré deux paires différentes AA et BB de deux manières différentes, soit en les alternant ABAB, soit en les couplant AABB. Mais tous les arrangements possibles sur le tétraèdre ne montrent pas cette différence essentielle, par suite, leur sont équivalents entre eux. L’expérience a montré que le caractère de ces arrangements différents sur le tétraèdre est précisément le même que celui des isomères observés parce qu’il y a ici un type seulement d’après cela, le schéma dans l’espace convient mieux que le schéma plan.

Le second cas où triompha l’idée de van ’t Hoff, fut une isomérie d’une nature particulière : l’acide racémique, qui au début de cette histoire a joué un rôle si décisif avec Berzélius, donna de nouveau lieu à un important mouvement d’idées. Pasteur montra, en 1848, que l’on peut de diverses façons décomposer l’acide racémique en deux parties constitutives, dont l’une est l’acide tartrique ordinaire à rotation optique droite, tandis que l’autre est un acide tartrique ayant mêmes propriétés physiques que l’acide ordinaire, mais déviant vers la gauche le plan de polarisation juste autant que l’acide ordinaire le dévie vers la droite. Van ’t Hoff montra que ses formules dans l’espace conduisent précisément à deux sortes d’acide tar-