Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/197

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courant. On n’a d’ailleurs à faire là-dessus aucune hypothèse particulière.

La conception chimique des ions consiste essentiellement à admettre qu’ils sont des corps déterminés doués de propriétés spécifiques. Dans les premiers temps, on a beaucoup discuté à propos de la grande différence qui existe entre les éléments et les ions correspondants. En s’affranchissant le plus possible de suppositions, on peut y voir des corps allotropiques, à peu près comme l’oxygène et l’ozone, ou le phosphore blanc et le phosphore rouge, car la seule façon de définir l’allotropie, sans faire d’hypothèses, consiste à dire que les corps allotropiques ont, avec la même composition, une quantité d’énergique différente (p. 152). La même définition s’applique aussi au gaz chlore et à l’ion chlore, mais elle ne vide pas la question. D’ailleurs, les ions sont toujours mis en liberté en même temps que les ions contraires. La constitution chimique de ces autres ions est tout à fait indifférente, une seule chose est essentielle c’est que, à tout instant, des masses équivalentes de cation et d’anion existent en même temps dans un liquide. Si l’ensemble de ce liquide est électrisé, nous pouvons et nous devons même admettre la présence d’ions en excès, se trouvant avec leurs charges à la surface du liquide. Ces masses sont toujours extraordinairement petites, puisque à de très petites quantités de matière cor-