Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/204

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l’air humide pouvait très bien produire une action chimique ; leurs contradicteurs ripostaient à bon droit que c’était l’affaire des chimistes d’en prouver l’influence, mais, à cette époque, ce n’était pas possible. Ce n’est que tout récemment qu’on a pu en apporter la preuve. D’autre part, les chimistes ne se représentaient pas clairement le lien qui unit les phénomènes chimiques et les phénomènes électriques. Ritter avait déjà dit nettement que seuls les phénomènes chimiques, qui ne peuvent se produire que par l’intermédiaire du courant électrique, sont capables de provoquer des phénomènes électriques et, à l’aide de quelques exemples, il avait mis sous forme concrète ce postulat général. Mais cette indication était tombée dans l’oubli avec les autres travaux de Ritter ; il fallut tout récemment la retrouver à nouveau, et alors la condition générale put être exprimée plus nettement.

En attendant, on admit couramment que l’électricité apparaît aux points de la chaîne où se produit une réaction chimique. Si, par exemple, on plonge dans de l’acide sulfurique du zinc et du cuivre, le zinc se dissout, et on pensait que l’électricité devait par conséquent se dégager sur le zinc. Cette conjecture inexacte aboutit à une contradiction expérimentale de la théorique chimique, et cela parut si convaincant que Berzélius lui-même abandonna la théorie chimique de la pile, quoiqu’il l’eût antérieurement considérée