Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/205

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comme exacte, à cause de sa théorie électrochimique des combinaisons.

Si on met le zinc dans un sel neutre quelconque et le cuivre dans de l’acide nitrique, en interposant une cloison poreuse ou simplement en laissant les liquides séparés par leur différence de densités, il se produit une violente réaction, non sur le zinc, mais sur le cuivre. Dans cette chaîne au phénomène chimique renversé, le sens du courant est le même que dans la chaîne zinc-cuivre-acide sulfurique, et le courant y est même plus fort que quand c’est le zinc qui est attaqué. Les partisans de la théorie du contact en concluaient que le phénomène chimique n’a pas d’influence sur le courant, et que celui-ci dépend seulement de la nature des métaux conformément à leur théorie.

Il faut avouer que, si on se place au point de vue des connaissances de cette époque, il n’y a rien à objecter à ce raisonnement, et que Berzélius avait le droit de regarder cette expérience comme une preuve en faveur de la théorie du contact. On ne savait pas alors que l’action chimique violente de l’acide sur le cuivre n’a rien à faire avec la production du courant, ni que, malgré la neutralité du liquide qui l’environne, le zinc s’y dissout quand le courant passe. C’est seulement en s’appuyant sur un grand nombre de découvertes et d’explications venues plus tard,