Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/238

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que les spécialistes eux-mêmes sont encore loin de l’avoir épuisé, quelque riches et multiples que soient les applications qu’on en a tirées déjà, et je dois me contenter de caractériser d’une manière tout à fait générale le progrès scientifique réalisé par Gibbs.

De toutes les branches de la physique théorique, la thermodynamique ou plus généralement, puisque le nom de thermodynamique est trop étroit, l’énergétique est de beaucoup la plus sûre et la mieux ordonnée. En se basant sur les deux principes de l’énergétique, que nous avons déjà examinés, et à l’aide d’autres lois générales, comme la loi des gaz parfaits, la loi de Faraday, etc. on peut trouver des relations numériques déterminées entre les propriétés les plus différentes des systèmes physiques. Beaucoup de ces relations étaient encore inconnues au point de vue expérimental, quand on les a trouvées théoriquement ; les expériences instituées selon les indications de la théorie ont toujours donné de ces lois une confirmation générale, et même les ont vérifiées numériquement. Un exemple peut suffire : Bunsen avait remarqué que la pression élève le point de fusion de certains corps, tels que la cire, le blanc de baleine, etc. Peu de temps après, en étudiant cette question théoriquement, on trouva une relation entre la pression, le point de fusion, la chaleur de fusion et la variation de volume qu’éprouve le corps en fondant. Cette relation conduisait à ce résultat inattendu que, pour