Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/241

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p v = R T. Nous pouvons ici choisir arbitrairement deux des trois variables, la troisième est alors numériquement déterminée. Nous reconnaissons en même temps que nous ne sommes pas obligés de choisir la température et la pression. Sur les trois variables, il y en a deux d’arbitraires ni plus ni moins. Il en est tout à fait de même pour les liquides et les solides : leur volume est déterminé quand on donne la pression et la température ; ici aussi, il n’y a que deux variables arbitraires : dès qu’elles sont choisies, la troisième se trouve par cela même déterminée.

Voilà pourquoi l’on dit qu’un corps homogène quelconque possède deux degrés de liberté, ou plus brièvement deux libertés.

On peut disposer encore de ces libertés autrement qu’en se donnant la pression, la température ou le volume, etc. On peut avoir à côté d’un liquide, sa vapeur, à côté d’un corps solide, le même corps fondu et liquide, etc. Gibbs appelle phases les diverses parties du système, où celui-ci présente des propriétés différentes, et, en particulier, une autre densité. Un système composé d’eau et de vapeur présente donc deux phases, une phase liquide et une phase gazeuse. Alors on peut demander les conditions pour que les deux phases existent l’une à côté de l’autre.

Si deux phases sont en équilibre l’une à côté de l’autre (et nous nous occupons uniquement de