Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces cas), il faut manifestement qu’elles aient même température et même pression.

Gibbs a montré que cette condition permet toujours de disposer d’une des libertés existantes. Quand le nombre des phases en contact augmente, le nombre des libertés conservées par le système décroît. Dans un système formé par un corps pur, pour lequel chaque phase peut se transformer complètement dans l’autre, il n’y a plus qu’une liberté, quand les deux phases coexistent, et, si les trois phases coexistent, il n’y a plus de liberté du tout.

D’autre part le nombre des libertés augmente, si plusieurs corps différents sont mis ensemble. Chaque nouveau corps indépendant entraîne une liberté de plus. Appelons L le nombre des libertés, φ celui des phases et n celui des constituants, le cas général est réglé par l’équation φ + L = n + 2, la somme du nombre des phases et du nombre des libertés est égale au nombre des parties constituantes, augmenté de deux. On ne se rend pas immédiatement compte de tout ce que renferme cette simple équation. Vérifions d’abord qu’elle convient aux cas simples, d’où nous sommes partis. Pour un seul constituant, sous une seule phase, n = 1, φ = 1, donc L = 2, le nombre des libertés est 2 comme nous l’avons déjà vu. Pour un seul corps sous deux phases, L = 1, il n’y a plus qu’une liberté. Par exemple, quand un liquide se trouve à côté de sa