Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/247

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est arrivé d’une façon plus ou moins claire ; c’est encore van ’t Hoff qui y a réussi le plus nettement.

Le principe dont il s’agit est plus facile à comprendre, si on le considère comme une définition élargie de l’état d’équilibre. En mécanique, on distingue l’équilibre stable, l’équilibre instable et l’équilibre indifférent. À proprement parler, et dans un sens précis, l’équilibre, c’est l’équilibre stable. Ce qui le caractérise, c’est que toute perturbation de cet équilibre modifie le système de telle sorte que le résultat de la perturbation tend de son côté à rétablir l’équilibre. Considérons, par exemple, une masse pesante suspendue à un fil et en repos. Dans tous les mouvements qu’elle peut effectuer, cette masse remontera puisque sa position d’équilibre sur la verticale du point d’attache du fil est la plus basse qu’elle puisse occuper. Il s’ensuit que, à partir de toute autre position que celle d’équilibre, cette masse pourra et devra aller vers le point d’équilibre, en s’abaissant. On reconnaît que ce qui caractérise la position de repos et d’équilibre, c’est que, à partir d’elle, la masse pesante ne peut atteindre aucune autre position voisine sans une certaine dépense de travail, et que, de toute autre position, la masse tend à revenir à sa position d’équilibre et y revient en effet, si elle est libre.

Le progrès en question est de savoir que ces états d’équilibre stables n’existent pas seulement