Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/249

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les unes les autres. Tout équilibre stable se comporte comme un équilibre indifférent à l’égard des modifications, qui ne provoquent aucun travail de l’espèce qu’on envisage. Ainsi, notre masse pesante suspendue à un fil est indifférente à l’égard d’une variation de la température ou de l’état électrique, etc. On désigne pourtant par excellence, sous le nom d’indifférents les équilibres des systèmes, dans lesquels il n’y a pas de travail mis en jeu par des modifications susceptibles de déterminer des travaux dans d’autres systèmes, qui paraissent semblables. On dit, par exemple, qu’une sphère pesante, reposant sur un plan horizontal, est en équilibre indifférent, parce que les déplacements, qui, d’ordinaire, pour les autres corps pesants, mettent en jeu du travail, s’accomplissent ici sans travail.

Pour les systèmes chimiques, les équilibres indifférents ne sont pas rares. Deux phases d’un même corps, qui peuvent coexister, sont en équilibre indifférent, en ce qui concerne leurs masses relatives et absolues. Si nous avons à côté l’une de l’autre de la glace et de l’eau à 0°, nous pouvons arbitrairement transformer en eau une partie de la glace, ou transformer en glace une partie de l’eau, sans troubler l’équilibre. De même, sous la pression atmosphérique, l’eau et la vapeur d’eau à 100° sont en équilibre indifférent. Nous pouvons, à volonté, augmenter ou diminuer la capacité du