Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/288

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certains corps peuvent éveiller des affinités latentes à la température de l’expérience, si bien que, grâce à eux, les éléments peuvent, dans un corps composé, se grouper autrement, et réaliser une neutralisation électrochimique plus complète.

À première vue, cette définition semble purement hypothétique, puisqu’elle met en cause le dualisme électrochimique actuellement délaissé comme principe général d’affinité. Pourtant, en y regardant de plus près, on voit qu’il n’y a là qu’une pure question de forme, et que le sens fondamental de cette définition est indépendant du dualisme électrochimique. L’expression d’affinités latentes ou endormies signifie simplement qu’il y a des états chimiques, qui ne sont pas des états d’équilibre, et qui malgré cela ne changent pas avec le temps. Dans ces systèmes, la réaction chimique est déclanchée, provoquée par la présence de corps qui agissent catalytiquement ; ce qui se passe doit, comme tous les phénomènes chimiques, aboutir à satisfaire plus complètement les affinités, c’est-à-dire à réaliser un équilibre plus stable. Ainsi, la définition de Berzélius contient ce principe important la catalyse ne réalise jamais de phénomènes chimiques, qui seraient impossibles sans elle, elle ne produit que des réactions possibles en principe, mais qui, pour une cause ou pour une autre, ne prendraient pas naissance. Berzélius se défendit tout spécialement d’avoir voulu