Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/355

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Pour faire voir l’adaptation facile de cette considération générale à chaque cas particulier, traçons le schéma énergétique du développement des premiers hommes sortis de l’état bestial. L’usage d’outils est le premier indice de civilisation dans l’essor de la race humaine. On définit, d’une manière satisfaisante, un outil comme un moyen d’amener intentionnellement l’Énergie brute existante à un certain état. En d’autres termes, l’outil est un transformateur d’Énergie ; sa perfection est d’autant plus grande qu’il permet d’obtenir une transformation plus complète.

Les premiers outils furent probablement des pieux, des massues et des pierres. La seule énergie dont disposait l’homme primitif, comme la bête, était l’énergie chimique accumulée dans ses muscles par la nutrition. Elle était limitée pour toute position du corps et utilisable dans un espace déterminé par la longueur des bras. En saisissant un bâton, l’homme a étendu le rayon de son énergie musculaire de la longueur de ce bâton ; il a pu, ainsi, l’appliquer plus utilement. L’usage de la massue lui a permis d’accumuler, sous forme cinétique, l’énergie d’origine musculaire, la transformation ayant lieu au point frappé par la massue. Il a pu accomplir des travaux là où la production directe d’une pression au moyen de l’énergie musculaire était impraticable.

Un grand progrès dans l’adaptation des transfor-