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mal de crise, de guerre et de révolution ? Une société qui n’est que l’expression du hasard d’actions individuelles incoordonnées et entremêlant leurs trajectoires.

Un plan intellectuel. Un pouvoir intellectuel pour le réaliser. Des collaborateurs de ce pouvoir pour se départir les tâches entre eux. Des droits corrélatifs aux devoirs leur accordés en tant que travailleurs intellectuels. Dans un tel cadre de faits et d’idées prend une toute autre signification la crise des intellectuels. Au lieu d’accepter la société en décadence, qui est la nôtre, ils ont à la réformer par le haut ; au lieu d’accepter des secours d’assistance et des transferts vers le bas en ces jours de chômage, ils ont à concevoir et à réaliser une organisation sociale utilisant au maximum les forces productives de chacun. Au lieu d’indiquer vaguement qu’un jour il pourrait bien leur être donné une place dans les conseils de la Nation, ils ont à déclarer que ces conseils ils les constituent et que le pouvoir, le co-pouvoir au moins, ils le demandent illico, étant, à défaut de l’obtenir, prêts à le prendre.

ÉPOQUE « PRE-RADIO » ET « POST-RADIO ».

L’Intellectualité dispose de véritables instruments, des machines au même titre que le travail économique. Elle a eu l’imprimerie, plus tard la photographie, puis le cinéma devenu parlant. Elle a la radio, précurseur de la télévision.

Le nombre des auditeurs de la Radio est : en Belgique 590,000 ; en France, 1,700,000 ; en Grande-Bretagne, 660,000 ; en Autriche, 522,000 ; en Tchécoslovaquie, 671,000. Il est interdit aux postes officiels français de faire de la publicité parlée.

La radio a transformé bien des éléments de la vie. Elle est devenue un des principaux facteurs de la vie quotidienne actuelle.

On a pu parler d’isolement des campagnes d’avec le monde extérieur ; nouvelles arrivant tardivement ; nécessité de se déplacer pour entendre concert et assister à conférence. Par la radio, liaison constante des campa-