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est la loi de la vie et celle-ci conduit à la distinction entre travail et loisirs que viennent symboliser les Trois Huit.

Le loisir se définit le temps libre dans lequel chacun, sa journée de travail accomplie, peut se distraire ou s’occuper selon sa fantaisie : lire, fumer sa pipe assis devant sa porte, pêcher à la ligne, cultiver son jardin, travailler librement à quelque œuvre créatrice, tout comme Louis XVI dans son échoppe de serrurier.

Le loisir du travailleur devient une grande question. Si la réduction des heures de travail doit atteindre les proportions maintenant entrevues, il importe que le travailleur, largement libéré et soulagé, emploie intelligemment les heures récupérées : souci de culture physique, de culture intellectuelle, d’œuvres sociales, de perfectionnement de son propre home.

À la base des amusements, délassements, récréations, sports, est l’intérêt.

Il n’y a pas une, il y a mille façons de se recréer (se reposer, se distraire, s’amuser, se refaire). Les plaisirs sont fonctions de chaque individu, de chaque moment de chaque individu. Tel aime son travail avec passion qui refuse de s’en détacher, tel autre y voit une corvée à laquelle tout est prétexte pour le fuir.

Les plaisirs peuvent être individuels (ex. le jardinage, la promenade, la lecture). On peut s’y livrer en famille ; il y a des plaisirs à goûter en commun, tels ceux des salles ou arènes de spectacles organisés pour être «jouis» en masse ; telles les fêtes publiques ; tels les plaisirs entre personnes appartenant à divers pays, à diverses civilisations (ex. : les concours, matchs, congrès, expositions).

Plaisir. — La confusion entre le plaisir (particulier, localisé et passager) et le bonheur (général, partout et durable), cette confusion est à dissiper.

« Le plaisir, dit Pascal, est la monnaie pour laquelle nous donnons tout ce qu’on veut. »

La jeunesse se laisse entraîner par les plaisirs, surtout par un goût excessif du sport (cercles d’agrément, plaines de jeux). Les écoles sont désertées (en Belgique