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X. — LES BOURSES ET MARCHÉS.

La bourse aux valeurs et les marchés organisés en bourse, spécialement ceux des marchandises, sont incontestablement des instruments de la prévision sociologique.

Les faits de tous ordres viennent y retentir sur les prix. Les bourses pourraient être des baromètres de la prévision sociologique si elles étaient bien organisées : maximum d’information, maximum de raisonnement, maximum d’affaires, maximum de liberté.

La bourse met en action la loi de l’offre et de la demande. On peut se la figurer comme une balance dont les plateaux incessamment chargés de faits, pourront à la hausse ou à la baisse, déterminer la position de l’aiguille. Le rôle fonctionnel de la bourse est de prévoir, puisqu’elle agit selon ses prévisions en achetant ou en vendant. La bourse ne s’attarde pas à se lamenter sur un présent qui devient aussitôt le passé, mais cherche à pressentir l’avenir. Elle ne spécule pas sur ce qui ne sera plus, mais sur ce qui pourra être. La bourse, placée devant de grandes conjonctures générales, doit chercher à tracer par prévision les résultats. La solution du problème est une probabilité incessante. Les capitaux, devant l’instabilité, cherchent des refuges dans les actions, les obligations, la thésaurisation, dans les valeurs industrielles, dans les terres, dans les œuvres d’art.

Les index des prix donnent leurs chiffres en des périodes de plus en plus courtes. Les bilans des grandes banques qui autrefois se publiaient annuellement, se publient tous les mois, toutes les semaines, les chiffres en étant même connus des dirigeants tous les jours. Le volume des titres transactionnés à la bourse de New York est marqué à quatre heures différentes de la journée ; les cours des bourses sont enregistrés d’une manière continue, l’index des prix des princpales marchandises américaines est relevé et publié jour par jour.