Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/272

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dustrielle et commerciale : étalons et types unitaires des marchandises ; unification des formules d’opérations commerciales ; unification du développement de la statistique ; développement du droit commercial international tendant à la création de nouvelles institutions commerciales appropriées aux besoins de la vie moderne, tendant à l’uniformité et à l’établissement d’un Code de commerce international. e) Réglementation internationale du travail eu égard aux intérêts et des travailleurs et des industries.

259.3. ORGANISATION. — 1. Qu’il s’agisse de l’intérieur ou de l’extérieur, les anciens cadres de la vie économique sont insuffisants et ils sont débordés de toutes parts. Une nouvelle organisation est nécessaire, solidarisant davantage tous les éléments du système économique et rejetant comme insuffisante et incomplète à elle seule une organisation ou tout serait ordonné en vue de l’économie nationale, une et autonome. Les forces organisatrices sont aux prises. Qui des trusts, des travailleurs, des gouvernements ou des sociologues parviendra finalement à organiser le mécanisme social d’après ses propres plans ? L’avenir déridera. Mais de toute manière, quelle que soit l’organisation qui l’emportera, elle devra étendre son action au-delà de la sphère nationale jusqu’à la sphère internationale qui la circonscrit de toute part. L’idéal vers lequel on gravite peut être celui-ci : l’humanité administrant le globe entier comme un domaine unique et fermé, où, par une entente amiable entre tous ses habitants, chaque pays aurait sa tâche et se chargerait d’apporter aux autres ce qu’il est le mieux à même de produire, où chaque groupe humain aurait sa part et son genre de travail dépendant de son nombre, de ses aptitudes, de ses conditions géographiques[1].

2. On peut concevoir que les industries fondamentales, telles que mines, métallurgie, textiles, principaux produits alimentaires, etc., c’est-à-dire les industries et les branches de commerce qui sont aujourd’hui les plus internationalisées et qui intéressent profondément la masse des différentes nations, soient organisées sur la base de grandes fonctions économiques mondiales autonomes. Leur activité serait réglée conformément aux besoins du marché devenu universel, constatés par une coordination internationale des statistiques et des mercuriales de prix. Les matières premières naturelles qu’elles mettent en œuvre seraient exploitées suivant des vues scientifiques et de manière à économiser les ressources du globe dont il serait immédiatement fait inventaire. L’organisation reposerait sur deux principes : la liberté, entendue dans le sens de la suppression de tous privilèges fondés sur la nationalité, et la décentralisation par spécialité. C’est-à-dire que chaque grande branche de la production aurait ses intérêts

  1. George Renard, L’évolution industrielle et agricole depuis cent cinquante ans, page 257.