Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/273

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les plus généraux représentés par une Union internationale, laquelle aurait le droit de réglementer les intérêts communs à la spécialité, et d’agir comme organe d’exécution pour les mêmes intérêts. La direction de ces unions serait l’émanation de quatre sortes de groupements, actuellement en présence, et qui se sont déjà eux-mêmes constitués en associations internationales. 1° Le facteur capital, représenté par les syndicats patronaux et les grandes sociétés anonymes, organisés en associations internationales et trusts internationaux ; 2° le facteur travail représenté par les syndicats ouvriers fédérés internationalement ; 3° les facteurs science et technique, représentés par des hommes de science et des ingénieurs, constitués gardiens, non de leurs intérêts de profession, mais des intérêts supérieurs de la collectivité. 4° Les gouvernements y auraient aussi leurs délégués, pour représenter l’intérêt général (et non spécialisé) des territoires et des populations placés sous leur protection. — L’action des Unions serait pour partie obligatoire et s’imposant à tous, pour partie libre, avec simple faculté de recourir aux services qu’elles auraient institués. L’initiative privée, l’initiative corporative et celle de la puissance publique à tous les degrés y auraient toutes trois un rôle bien défini. Les Unions économiques auraient à respecter les lois mondiales constitutives qui détermineraient d’une manière générale les relations du national avec l’international, comme sont déterminées par nos constitutions les relations du communal avec le national, sur la base de deux autonomies ; de deux souverainetés.

3. Les Unions économiques ne seraient d’ailleurs qu’un des éléments de la structure générale donnée à la communauté internationale. Les intérêts supernationaux non économiques seraient aussi confiés à des Unions mondiales et toutes ces unions auraient leur représentation politique dans le Parlement international à constituer et où seraient débattues et fixées leurs relations respectives. Elles représenteraient dans ce Parlement, à côté des États et des individus connue tels, les forces organisées par grandes fonctions sociales. À cette fin, les Unions économiques mondiales seraient douées de personnalités morales, juridiques et politiques. Cette dernière leur conférerait une véritable souveraineté dans leur domaine spécial, une souveraineté limitée et d’ordre subordonné, si l’on peut employer cette expression, mais bien réelle cependant.

Les Unions ainsi constituées auraient à légiférer et à décider en toutes matières internationales relatives à la production, à la circulation et au transport de leurs branches respectives. Elles fixeraient seulement les principes généraux, tous les détails étant laissés aux sections régionales, entre lesquelles chaque Union serait divisée. La réglementation embrasserait les quatre parties d’une organisation économique vraiment complète : 1° le travail des ouvriers ; 2° l’orga-