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Unis, faits qui marquent le désir de la papauté de ne pas être tenue éloignée du prochain congrès, comme elle l’a été des conférences de La Haye. La reconnaissance de la papauté comme personne de droit international qu’impliquerait cette participation aurait une influence indirecte sur le droit, car cela reviendrait à reconnaître que des souverainetés internationales peuvent exister sans dériver d’un territoire indépendant il y aurait là un précédent pour faire admettre d’autres souverainetés non territoriales, par exemple celle de certains intérêts économiques et intellectuels organisés en grandes unions mondiales.

262.4. LES ÉGLISES D’ORIENT. — Les Églises séparées d’Orient comprennent l’Église grecque, l’Église copte, l’Église arménienne et les Églises nestoriennes. L’Église grecque est formée des communautés chrétiennes qui ont rompu tout lien avec l’Église catholique au XIe siècle et qui habitent une partie de la Pologne et de la Hongrie, la Turquie d’Europe, le royaume de Grèce, les îles de l’Archipel, la Russie et l’Asie-Mineure. Quand le schisme fut tenté par Photius au IXe siècle et consommé par Michel Cérulaire en 1054, l’Église grecque (dénommée ainsi déjà avant la séparation à cause de l’emploi du grec dans la lithurgie) avait à sa tête les quatre patriarches de Constantinople, de Jérusalem, d’Antioche et d’Alexandrie. Égaux entre eux ils exerçaient une juridiction suprême sur les métropolitains et les évêques de leur patriarcat. Toutefois le patriarche de Constantinople avait sur ses collègues une primauté d’honneurs et portait le titre de patriarche œcuménique. À diverses époques, plusieurs Églises autrefois soumises à sa juridiction se sont proclamées « autocéphales », c’est-à-dire indépendantes. C’est d’abord l’Église russe. Sous le tsar Fédor, en 1588, le patriarche de Moscou fut proclamé patriarche indépendant de toute la Russie. En 1721 Pierre le Grand confia le gouvernement suprême de l’Église russe au Saint-Synode, auquel participe un délégué impérial chargé de contrôler ses actes, d’accorder ou de refuser à ses décrets la sanction qui seule leur donne force de loi. L’Église du royaume de Grèce a été proclamée indépendante après la séparation d’avec la Turquie. Elle possède une constitution et elle est régie par un synode ; ses actes sont soumis au contrôle du gouvernement. Les autres États chrétiens qui ont échappé à la domination turque ont formé autant d’Églises autonomes : c’est ainsi qu’il y a l’Église du Monténégro, l’Église roumaine et l’Église serbe. Les Églises de Hongrie et de Transylvanie et l’Église de Chypres sont également indépendantes. L’Église de Bulgarie fondée en 1872 a été déclarée schismatique par les patriarches de Constantinople qui, cédant à la nécessité, avaient reconnu toutes les Églises détachées et entretenaient avec elles quelques relations. Il y a tendance à l’entente entre les Églises d’Orient. L’on doit tenir compte aussi