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TABLES. INDEX


numérique répondant en marge de cinq en cinq lignes. Ex. : 5, 10, 15, 20, 25. etc.

La reproduction des anciens textes porte déjà en marge un numérotage continu des lignes.[1]

d) Le mot est désigné par le rang occupé dans la ligne. D’où cette mention :

Ex. : p. 359-368 qui signifie de la page 35, ligne 9 à la page 36, ligne 8. Autre ex. : p. 359_4, qui signifie page 35, ligne 9, 4e mot. Les articles, les nombres, les lettres initiales comptent comme des mots, ainsi que les parties de mots coupés au commencement et à la fin des lignes. Si l’on adoptait le système suggéré de désigner un livre par son numéro d’ordre (pays, année et numéro d’ordre), et si le système était généralisé on pourrait, à l’aide de quelques nombres, désigner un mot dans l’ensemble universel des livres. Ex.

(493)-·1933·Ν° 1227 p. 359_4.

7. Pagination intercalée. — Pagination spéciale suivie d’astérisques ou de lettres quand il y a interfoliation, notamment parties de revues à relier séparément à la fin de l’œuvre. Voir la partie « Bibliographie » de la Revue d’Histoire Ecclésiastique.

8. Substitut de la pagination. — Dans les documents manuscrits ou imprimés sous forme de feuilles volantes ou fiches, la pagination perd sa fonction à raison de l’intercalation toujours possible et du classement possible d’après des bases diverses. Les indices de classement de la matière servent alors à la pagination. L’on inscrit cependant à chaque feuille ou fiche un numéro destiné à les individualiser et qui sont empruntés à une série unique. On peut, ainsi, sous une même classe, les retrouver avec certitude.

234 Tables, Index.

234.1 Notions.

1. Les tables sont des listes placées au commencement ou à la fin du livre et dans lesquelles sont indiqués les chapitres ou les divisions notables qu’il contient, avec la référence aux pages où il en est traité afin d’en faciliter la consultation.

Une table des matières peut être définie comme la bibliographie (ou catalographie) du contenu d’un seul ouvrage.

2. La table des matières a plusieurs fonctions : a) annoncer le contenu d’un ouvrage ; b) faire retrouver le lieu où une question y est traitée ; c) décharger le texte de certaines indications en les reportant in fine (par ex. un index des espèces dans un traité de zoologie) ; d) permettre d’embrasser le sujet général dans sa complexité, les parties et l’ensemble, les corrélations des parties, le tout grâce à un résumé synoptique des matières traitées.

C’est une réduction des matières présentée méthodiquement de façon qu’on puisse en voir l’ensemble d’un seul coup d œil (table généalogique, chronologique).

La table des matières établit entre les diverses parties d’une œuvre un lien solide de cohésion. En la dressant, on constate souvent les lacunes.

3. La table est un élément absolument nécessaire. Ce sont les données de l’ouvrage ordonnées selon un autre plan mais, cette fois, avec simple référence aux textes qui ne sont plus répétés. Ainsi, par exemple, ajouter une table géographique ou une table chronologique à un ouvrage disposé dans l’ordre des matières, c’est comme si l’on écrivait une seconde fois en prenant pour base l’ordre des lieux et une troisième fois l’ordre des dates.

Les tables et index constituent en principe le moyen de suppléer à la redistribution des matières de l’ouvrage selon un ordre autre que celui adopté dans le corps de l’ouvrage.

Les tables d’un livre doivent contenir tous les renseignements utiles et être de facile accès.

Elles doivent donc compléter toute publication. Elles ont une importance capitale, en particulier les tables des grands traités, des œuvres des Collectivités, des Périodiques, des Annuaires.

4. Rapport avec la Bibliographie. — Les tables des matières et les index constituent en un certain sens des instruments de recherches bibliographiques et comme tels forment des compléments aux Bibliographies. Il en est ainsi surtout des tables et index des périodiques.

234.2 Historique.

Les premiers qui imaginèrent l’index alphabétique furent les Grecs (syllabikê, syllabus) comme le rapporte Μ. Tullius à Atticus. Il s’agissait de retrouver facilement « cum enim studiosi illi veteres locupletem rerum le verborum omnium copiam semper et cum inaxima commodidate, in promptu agere per desiderarent, excogitarunt sibi indice alphabetaris ordine digestos. Les Jurisconsultes, les théologiens rédigèrent bientôt des tables Amatores litterari, præsertin jurisconsulti et theologi, libros fere omnes professionis suæ in eleneos, syllabos, indices, tabulas et repertoria copiossima redigerumt ». (Dutripon.)

Dans les ouvrages du XVIIIe siècle, il y avait des tables analytiques très développées, sorte de résumé des propositions développées dans les mémoires.

Les Anglo-Saxons ont de bonne heure attaché une grande importance aux index.

234.3 Espèces de tables et index.

Les tables peuvent être : a) générale ou particulière, b) méthodique ou alphabétique ; c) se référer aux matières (idéologique), aux noms de personnes (onomatique), aux lieux (géographique) ou à tout autres données.

  1. Voluspa. Texte d’après les vélins de la Bibliothèque de Copenhague, dans Van den Bogaert. Recherches sur l’histoire primitive des Belges.