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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

Les tables d’un ouvrage peuvent donc se dénommer de deux manières : par leur objet et par la forme de classement. a) Par leur objet : elles seront par matières (idéologique), par nom de personnes (onomatique), par lieu (géographique), par date (chronologique), b) Par leur forme de classement : alphabétique, systématique, numérique, décimale.

Certains ouvrages comportent deux tables de matières. L’une, simple division systématique du sujet, donnant une vue d’ensemble. L’autre analytique, développant en détail la première dans le même ordre systématique.

Sur les caractères et les avantages respectifs du classement systématique, synthétique et analytique de la base alphabétique ou notes, voir ce qui se dit au sujet de la classification.

Le nombre et la variété des index et des tables va en se multipliant dans les ouvrages et ils s’établissent à divers points de vue.[1]

d) Le Manuel général des Travaux de l’Institut de Droit international, 1893.

234.4 Tables systématiques.

a) S’il s’agit d’un travail étendu, la table des matières en constitue le plan qui autrement se dissimule dans le développement comme le squelette sous la chair.

b) Tout livre devrait être accompagné de la table systématique des matières. La table des matières peut souvent avec avantage être répétée par fragments dans l’ordre alphabétique. Elle ne doit jamais être écrite en phrases continues à travers la page, ce qui trouble la lecture. Elle doit toujours indiquer les doubles pages initiales et finales. Ex. : 1-20.

c) Il y a des tables de matières explicatives où les chapitres sont développés par arguments, puis par sommaires correspondant à une thèse ou proposition (ex. : Traité d’Économie Politique de Leroy-Beaulieu).

d) Lorsqu’un ouvrage a plusieurs volumes, ou qu’il est publié par l’auteur plusieurs livres ayant d’étroites connexions les unes avec les autres, il est opportun de publier in fine la table synthétique détaillée de l’ouvrage complet.[2]

e) On peut commencer et poursuivre une publication par livraisons ou fascicules sans suivre l’ordre systématique de l’ouvrage. Quand l’œuvre est suffisamment avancée, on publie la table des matières ordonnant la suite en un ordre rationnel. Chaque partie de l’œuvre, quelle que soit sa taille, ayant été brochée à part, l’abonné n’a qu’à remplacer l’ordre chronologique de parution par l’ordre méthodique donné dans la table des matières. Ex. : Encyclopédie ces Mathématiques.

234.5 Index alphabétique.

1. Notion. — a) L’index établi par ordre alphabétique des mots ou des noms donne le moyen de trouver aisément les matières qui sont traitées dans un livre ou un document. Un livre reçoit du fait de son index une amplification de son usage, une valeur pratique accrue.

L’index remplace tous les noms cités, dans un ouvrage, par des numéros de page ou de division. Ce qui fait que, connaissant un nom, on en trouve aisément la matière, de même que, par la matière, on apprend à connaître le nom auquel elle se rapporte.

Dans certaines de ses parties l’index constitue une sorte de vue synoptique sur la matière. Bien que basée exclusivement sur l’ordre alphabétique, il présente un certain ordre successif qui subordonne alphabétiquement, les parties aux parties et aux parties de parties.

b) Faire un index est tout un art, un art difficile, compliqué et dont les principes et les règles se dégagent chaque jour davantage. Il y a quelques années se constituait en Angleterre une Index Society pour pourvoir d’index les ouvrages qui n’en ont point et depuis la méthodologie de l’« indexing » s’enrichit sans cesse de nouvelles contributions.

2. Méthodes. — a) Les index alphabétiques contiennent des termes techniques et des noms usuels.

Les mots-matière des objets, questions, etc., et les noms peuvent être donnés en deux index distincts ou en un seul ordre alphabétique.

Ex. : Extrait de l’Index de The Library, 1905, p. 452.

Legends, bequeathed by Caxton, rather « Sacra Legenda » than « Golden Legends » 335 199.

Leighton, Alexander, proclamation for his capture, 25.

Lemaître, Jules, notice of his « La Massière », 188.

Letter Writer, a Jacobean, 22-24.

b) Index : avec indication en gras se du siège principal de la matière et subdivisions par points traités : ex. dans Gustave Lanson Histoire de la Littérature française. Lesage, 522 ; comédie 534, 628, 664, 665 ; roman : 668-674, 675, 678, 679, 710, 748, 811, 817, 820.

  1. Exemples : a) le Traité de Géologie de E. Haüge. Sur 2024 pages, il compte 100 pages de tables et index, ceux ci au nombre de six, plus une bibliographie.

    b) Le Traité de Zoologie concrète d’Yves Delage, contient cinq tables, une méthodique au commencement et quatre à la fin : index bibliographique, table des mots techniques, celle des noms des hôtes des parasites, l’index générique des protozoaires.

    c) Vernes (Manuel d’Histoire des Religions) fait suivre son livre d’une table intitulée : Résumé analytique d’après le contenu des paragraphes. Addition de notices bibliographiques étendues avec jugement sur leur valeur, placées en tête des différentes divisions du livre. Chaque paragraphe est accompagné d’un titre indiquant son contenu et d’une table spéciale, ou résumé analytique, placée à la fin du volume, récapitule ces titres de façon à permettre an lecteur de trouver aisément les pages qu’il a besoin de consulter.

  2. Ex. : Maurice Borgey : L’élevage humain.