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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

La première concordance hébraïque a été faite de 1438 à 1445, par le rabbin Marchodée Nathan, qui adopta la division par chapitres du cardinal Hugues, et y ajouta la subdivision par versets. Il n’existe pas de véritable concordance grecque pour l’Ancien Testament, mais on en possède plusieurs pour le Nouveau ; la première a été composée par Xiste Bétulius, en 1546, et complétée plus tard par Robert Étienne.[1]

i) Table des espèces. — Les descriptions des espèces et en particulier les espèces nouvelles ont une grande importance dans les Sciences de la Nature. Pour faciliter les recherches comprises, on indique les espèces usitées dans un index spécial. Ainsi, par ex., la Table des Protozoaires dans le Traité de Zoologie Concrète d’Yves Delage. Cette table est imprimée en deux sortes de caractères : l’un plus gros pour les noms de groupe, l’autre plus petit pour les noms de genre. Dans chacune des deux séries on trouvera deux sortes de noms. Les uns sans parenthèses, alignés au bord de la colonne, sont ceux de groupes adoptés ou de genre décrits dans l’ouvrage. Les autres, entre parenthèses et en recul sur l’alignement de la colonne, désignent les synonymes, soit de groupes, soit de genres décrits et chaque synonyme est suivi d’un mot sans parenthèses qui est le nom du groupe ou du genre dont il est synonyme et qui est décrit dans l’ouvrage à la page indiquée par le numéro qui suit son nom à sa place alphabétique. Cela permet de trouver immédiatement les noms des genres et des groupes non acceptés dans l’ouvrage, et relégués par l’auteur en synonyme. Mais il fallait en outre faire l’opération inverse, et indiquer pour chacun des groupes et des genres acceptés par l’auteur les noms synonymes admis par d’autres auteurs. D’ordinaire, c’est dans le corps du texte que se trouvent ces indications, mais ici c’est dans la table qu’elles sont reléguées, placées entre parenthèses à la suite des noms acceptés, après le numéro indiquant le renvoi au texte.

234.7 Tables et index d’après les sciences.

D’après les sciences et les techniques, les Tables ont des formes et présentent une importance variée.

a) En matière de brevets d’invention où il s’agit d’épuiser les recherches, les index ont une importance capitale.

b) Pour les ouvrages de Philologie basée sur la totalité de ce qui s’est dit relativement à un texte, ils ont une non moindre importance.

c) Dans le Droit, les tables jouent un rôle capital dans les recueils de jurisprudence. Il s’agit, sur une question donnée, de retrouver toutes les décisions judiciaires y relatives qui ont été publiées dans les nombreux recueils existants.

234.8 Place et forme matérielle des tables.

a) Régulièrement, c’est en tête du livre que doit se placer la table des matières qui contient l’idée et le plan de l’auteur, toutes choses que le lecteur veut et doit tout d’abord connaître, de même que c’est en tête des chapitres que se place le sommaire, c’est-à-dire la table des matières afférentes à chaque chapitre. Aujourd’hui cependant, on a pris l’habitude de rejeter cette table à la fin du volume, après l’index alphabétique. Cela est dû en partie à la nécessité de déterminer la pagination, ce qui est impossible avant l’achèvement du volume. Mais il est loisible de placer celle-ci en tête en l’imprimant sur un carton extra, paginé et portant des folios en chiffres romains.

La coutume se répand de placer la table en tête du volume : elle constitue ainsi la meilleure des préfaces.

b) Tout le volume étant subdivisé et les paragraphes indexés, les références seront faites au moyen de ces nombres avec les paragraphes en exposant. Ex. : 321.44

c) Pour éviter d’ajouter une table aux précédentes, on combine parfois deux tables en distinguant par des astérisques certains noms ayant certain caractère. (Ainsi Yves Delage, dans son Traité de Zoologie, combine une liste alphabétique des Protozoaires parasites avec son index générique des Protozoaires.)

d) Tables cumulatives. (Voir le principe sous n° 241.31 Périodiques.)

e) On peut encore innover quant aux dispositifs : voici l’index alphabétique d’une publication disposé en forme, de dépliant placé à la fin de l’ouvrage, afin de faciliter la consultation. La table peut se déplier et former ainsi une partie à consulter apparente, le livre restant ouvert. Exemple : Edmund Stemmer (Budapest), catalogue n° 9.

Autre exemple : répartition géographique des industries et des métiers publiée par l’Office du Travail de Belgique.

f) Les divisions et subdivisions de la table des matières d’un ouvrage peuvent être exprimées par une notation décimale appropriée. Divers cas sont à distinguer :

1° Une notation personnelle et synthétique distincte de la notation de la Classification décimale elle-même qui est universelle et analytique. Cette notation de la table des matières est avantageusement appliquée à la désignation et à la numérotation des divisions et subdivisions dans le corps même de l’ouvrage. Le présent traité a appliqué cette méthode.

2° Certains ouvrages ont, quant à la distribution intérieure des matières, suivi strictement l’ordre de la

  1. E. P. Dutripon. Concordantiae Bibliorum sacrorum vulgatae editionis. Paris, 1838, Bélin, in-folio, 3 colonnes, plus de 25,000 versets. Index commun à tous les livres composant la Bible. L’auteur montre, par un exemple, qu’avec les mots de la Bible ayant été ainsi réunis, on peut former des exposés systématiques comprenant exclusivement les paroles sacrées ordonnées sous des rubriques choisies (par ex. définition, nécessité, cause, mode, temps, lieu, etc.).