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DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

de sens complet peuvent être distingués par des lettrines en exposant : « Sedanunc antembnon modo necsed etiam… » Semblable division dispense du numérotage des lignes qui augmente les frais de composition. Elle permet d’ailleurs de mettre dans l’apparat des renvois définitifs, ce qui diminue le travail, les chances d’erreur et les frais de correction. Un tel système rendrait possible pour l’avenir les renvois précis, indépendant de toute pagination et linéation.

i) La disposition. — Lorsqu’une traduction accompagne un texte pour en faciliter l’intelligence et en constitue une sorte de commentaire suivi, chaque page de la traduction recevra le même numéro que la page de texte correspondante. Les alinéas de la traduction seront les mêmes que les alinéas du texte. Les numéros des chapitres et autres divisions importantes du texte seront répétés dans la traduction.

j) Multiplier les alinéas (aller à la ligne) à chaque chapitre, à chaque paragraphe, à chaque grande unité matérielle, à des intervalles de 10 à 20 vers, à chaque tronçon de texte finissant avec une phrase au sens complet et l’ensemble du tronçon constituant une sorte d’unité logique. Cela facilite la consultation et évite pendant l’impression, de trop nombreux remaniements de lignes, lorsque des erreurs sont à corriger.

k) Entre deux renvois numériques, l’apparat critique se décompose en unités critiques séparées par de doubles traits verticaux ║ À chaque unité critique correspondra un tronçon de texte nettement défini, tel que ses limites coïncident dans toutes les sources visées. Ex :

║ erat alius Prisc : erat B. Non, alius erat DE ║

l) Titres courants. — Les livres, chants, chapitres, paragraphes, actes, scènes, contenus dans chaque page seront annoncés par un titre courant.

m) Renvois et index. — Rien n’est plus fatigant à consulter qu’une série de renvois du type usuel. I, II, 3 ; III, 4, 5 ; II, V, 13 ; XIV, VII, 22 ; 25. Cela tient à ce que les divers renvois n’y sont pas de même forme, et aussi à ce qu’il faut faire attention à la nature des signes de ponctuation qui représentent des abréviations. On aura avantage, tout au moins dans les index, à employer des chiffres arabes séparés par des virgules collées, en libellant chaque renvoi sans souci des autres et sous forme intégrale : 1, 2, 3 ; 1, 3, 4 ; 1, 3, 5 ; 2, 5, 13 ; 14, 7, 22 ; 14, 7, 25. Malgré la répétition des chiffres de divisions supérieures, ce système économise un peu de place, en même temps qu’il repose l’œil et l’esprit.

n) Parfois dans la publication des textes, après études et comparaisons des sources : 1° on conserve certaines imperfections, mais au lieu de les maintenir à l’intérieur d’un texte qui doit servir aux études, on peut les rejeter en notes ; 2° on conserve les titres traditionnels des articles indispensables aux lecteurs, mais qui ne se trouvent pas dans le manuscrit reproduit ; 3° pour rendre le texte plus utilisable on le transcrit d’après l’orthographe moderne (latin ou langues vivantes) ; 4° on rétablit les références exactes citées dans le texte lorsque celles-ci ne le sont pas.

241.433 TYPES DE PUBLICATION DE RECUEILS.

a) Pour expliquer Aristote. Albert le Grand se livre à une paraphrase extensive, qui suit le plan général des ouvrages et où le texte des versions latines est absorbé en entier. Paraphrase bourrée d’interpolations, émaillée d’observations personnelles, incorporant une foule de matériaux empruntés aux commentateurs arabes et juifs et qui s’inspire du souci d’initier des profanes à un immense trésor de savoir. D’interminables digressions sur divers sujets viennent entrecouper la marche des idées : præter hoc digressiones facilmus est une formule favorite. Elles donnent l’impression que l’auteur a voulu y consigner une érudition inépuisable.[1]

b) Une récente édition de la Somme Théologique de St Thomas par A. D. Sertillanges O. P. (Tournai. Desclée 1925) se présente ainsi sur une même page, divisée en deux ; on trouve l’un sous l’autre, en bas le texte latin, en haut la traduction française. L’article comme dans le texte est encadré de ses objections et de ses réponses. Au bas des pages ses notes très brèves et peu nombreuses pour ne pas alourdir le texte s’y ajoutent chaque fois qu’il y a lieu d’élucider un point obscur ou une difficulté textuelle. Chaque volume est suivi : 1o d’un appendice donnant des notes explicatives concernant le texte même du traité et les idées générales de St Thomas et concordant avec les notes exposées ailleurs ; 2o d’un appendice contenant des renseignements techniques d’ordre plus général concernant la doctrine contenue dans le traité : aspects divers sous lesquels cette doctrine peut être envisagée ; 3o table analytique des matières.

c) Une nouvelle collection dénommée « Documentation internationale » vient de paraître. Le 1er volume est consacré à Constantinople et les détroits. « Non sommairement, dit M. de Lapradelle, non pas quelques aperçus, mais in extenso l’intégralité des pièces que le gouvernement soviétique a tirées des archives russes. Il ne pourrait s’agir ici, suivant les strictes règles de la méthode documentaire, que d’une traduction intégrale, sans aucune omission ; toute coupure semble en effet toujours plus ou moins subjective. La seule méthode vraiment scientifique, qui porte en elle-même jusque dans l’apparence, le caractère et la preuve de son objectivité, c’est la publication intégrale… »

Le Dr Mardrus, confrontant et colligeant des variantes innombrables de l’Histoire de la Reine de Saba, créa un texte arabe dont il publia la traduction.[2]

  1. Maurice Dewulf. Le milieu intellectuel d’Albert le Grand. Rev. catholique des idées et des faits. 1933.01.27.
  2. Fasquelle. Paris 1917.