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DOCUMENTS GRAPHIQUES

est nécessaire pour l’étude, pour le cours, pour le livre, pour le journal, pour le travail.

On a commencé à établir à l’I. I. B. un Dictionnaire iconographique décimal sur fiches, offrant une illustration type de chaque chose représentée dans la Classification Décimale. Il ne suffit pas de posséder une photographie de chaque chose ; les choses changent d’aspect (villes, sites, personnes, etc.). Leur histoire est enregistrée dans des photos successives.

6. Index iconographique universel.

Les Congrès internationaux ont préconisé rétablissement d’un Index Iconographique Universel, relevant les images dessinées, gravées, photographiées, séparées ou jointes aux ouvrages, en donnant la liste par auteur et par matières traitées, indiquant les lieux de dépôt. Des travaux remarquables existent dans cet ordre d’idées. Par ex. : l’Index locupletissimus iconum botanicorum, l’Index of Portraits de la Library of Congress. L’élaboration des index particuliers devrait être répartie par pays, par matières, par époques, selon un plan d’ensemble à la manière de la Bibliographie. Une méthode commune devrait être adoptée (règles catalographiques, formats, classification). Un Index Central sur fiches devrait concentrer, au premier stade, l’Index des Index, au second stade la Somme des Index. À raison des affinités étroites entre l’un et l’autre, l’Index Iconographique Universel doit être rattaché au Répertoire Bibliographique Universel. (Voir Code des Règles n° 63.)

7. Collection de clichés, cuivre, bois.

À raison de leur intérêt, de leur valeur, et du coût de production, on est amené à conserver les clichés ou matrices des images qu’il s’agisse de dessins, gravures ou photographies.

Les clichés ont diverses formes : les plaques de verre négatives, les diapositives pour projection, les simili ou photogravures destinés à l’impression. Des mesures doivent être prises pour les conserver car ils constituent une valeur réelle et ils sont de nature, par le prêt, à améliorer, grandement l’Enseignement, les conférences, les publications. Il y a aussi les bois et les cuivres. On a récemment mis en lumière l’importance des grandes chalcographies nationales, formées de cuivres gravés (notamment celles du Louvre à Paris).

Un mot français unique manque pour dénoncer semblable collection. Le Buffalo Museum of Science, qui a 70,000 clichés avec manuscrits descriptifs, l’appelle « Lantern Slide Library ».

242.32 Dessin.

a) La sculpture, la peinture, l’architecture sont fondées sur le dessin, qui n’est pas moins nécessaire aux arts industriels qu’aux beaux-arts. Tout le dessin est dans le contour et le profil des objets. Selon les moyens employés, on distingue le dessin au crayon, au pastel, à l’estompe, à la plume, etc. Au point de vue de l’exécution, le dessin est une simple esquisse, un croquis, ou bien une étude, une académie, un carton. On distingue aussi le dessin au trait seulement, et le dessin ombré, le dessin lithographique pour gravure. La propriété des dessins de fabrique est protégée par la loi. Par des procédés mécaniques, on produit aujourd’hui des copies réduites et très précises de dessins donnés. (Voir n° 222.31 sous 5 à 8.)

b) La caricature joue un grand rôle. Il se rencontre parfois « qu’une illustration de journal renferme dans le hasard heureux d’une caricature le résumé de toute une situation politique ou sociale ». (Bourget.)

242.33 Gravures. Estampes.

1. Notion.

a) Les gravures et estampes sont la reproduction obtenue par l’impression d’une plaque de métal, ordinairement en cuivre, sur laquelle on a tracé au moyen d’un burin, d’acide ou d’autres procédés mécaniques, des dessins et des figures.

En imprimerie on oppose « gravures » à « composition », les premières se faisant par tous les procédés de la clicherie, la seconde par des caractères typographiques.

b) Gravures, estampes, lithographies et autres produits des arts graphiques présentent un caractère réellement artistique. Elles sont en taille douce, au burin, à l’eau forte. Elles sont en noir ou en couleurs. Elles existent en exemplaire unique ou en plusieurs exemplaires. Elles sont des œuvres d’art ou ont un caractère commercial, comportant annonces, réclames ou indications de cette nature. Elles sont généralement tirées sur papier spécial et, lorsqu’il s’agit de tirages limités, elles portent le plus souvent un numéro de tirage et la référence ou la signature de l’auteur.

« Avant la lettre », c’est l’expression artistique et d’atelier qui désigne un tirage de l’œuvre entièrement achevé en ce qui concerne le dessin, les contours et les ombres, mais qui ne porte ni signature, ni devise, ni légende. Le graveur en tire seulement quelques exemplaires et ensuite complète la planche avec la gravure de la lettre.

c) Les gravures se présentent comme des suites d’illustration, parfois des tirages à part ou des séries de gravures publiées soit en album, soit séparément.

La gravure, par tous ses modes de reproduction et par son succédané la photographie, est utilisable sous des formes variées. La démarcation est difficile entre l’estampe proprement dite et le livre illustré. Entr’eux se présente le recueil d’estampes format album, donc livre.