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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

2° Les maquettes techniques ont une grande utilité aussi en architecture. « Là où l’homme de métier peut se contenter d’un plan pour concevoir, le client qui finance a besoin de voir », dit une firme fabriquant des maquettes.

c) Les reconstructions sont des représentations en nature : objets retrouvés, restaurés, montage colorié, reconstituant d’une manière vivante et réelle le milieu étudié. Ces reconstitutions qui représentent aussi exactement que possible l’image de la réalité, sont complétées agréablement ou de façon instructive, par des peintures, des photographies, des notices explicatives.

d) Les modèles peuvent être de grandeur naturelle (fac-similé), réduite ou agrandie.

Des modèles sont établis en papier. Ce sont des patrons, des pochoirs, etc. La confection des vêtements et des objets destinés aux travaux des textiles et de la couture en font un large emploi (modes).

e) Les maquettes peuvent être des reliefs (cartes et plans en relief) ; elles peuvent n’indiquer seulement la troisième dimension (par ex. le plan en relief des salles placées à l’entrée d’un édifice).

f) On reproduit les œuvres de sculpteurs par le procédé de moulage. On y applique à cet effet une substance propre à en retenir l’empreinte et à servir de moule. Les opérations consistant à verser dans les moules les métaux en fusion ou d’autres matières propres à s’y solidifier (pièces de fonte, cloches, canons) ont conduit aux moulages plus fins des sculptures. Les moulages résultant de ces opérations ont donné lieu à de grands musées (par ex. Paris, Trocadéro ; Bruxelles, Musées du Cinquantenaire). Ces moulages ont donné lieu à la création d’ateliers annexes, à des échanges internationaux, à des ventes au public. Sous les auspices de la Section des Musées de la Commission Internationale de Coopération Intellectuelle a été organisée une exposition de moulage (d’après les chefs-d’œuvre de grands musées).

4. Instruments scientifiques.

a) Un instrument scientifique, envisagé sous l’angle de la documentation, peut être défini un moyen, soit constater un phénomène ou une propriété (observation), soit de les mesurer, soit de produire le phénomène à volonté, en mettant en de certains rapports ses éléments constitutifs (expériences).

Les instruments et appareils scientifiques de mesure, de constat, instruments de mathématique, d’astronomie, de physique, etc., reposent sur l’optique et l’acoustique et sont ainsi en quelque sorte les prolongements des organes des sens, les yeux (la vision), les oreilles (l’audition). On peut considérer ces instruments soit comme des outils indirects, soit comme documentation, soit comme matériel démonstratif.

b) L’abaque est la machine à calculer d’origine étrangère employée par les Romains dans toutes leurs opérations arithmétiques, et sont aussi les tableaux dressés pour effectuer une multitude de calculs. Les Chinois et les Tartares possèdent le sou-wan-pan, machine à calculer introduite en Russie, vers la fin du moyen âge et de là importée en 1812 en France, où elle devient le boulier des écoles. C’est la valeur des signes numériques de l’Abaque qui a été le principe de la numération écrite. Plus tard, le nom d’Abaque a été donné à certaines représentations des nombres par des diagrammes.

c) Des instruments servent à faire des démonstrations de plus en plus complètes. Il y a par ex. le petit planétarium destiné à montrer les mouvements de la Terre autour du Soleil, ceux de la Lune et des planètes. Ce sont des contributions types pouvant inspirer d’autres représentations ayant d’autres objets. Zeiss a créé d’immenses planétarium servant à démontrer les phénomènes astronomiques.

d) Les étalons sont des instruments scientifiques de mesure. Le 30 avril 1799 fut présenté le mètre définitif. On le déposa aux Archives à Paris. En 1880 fut construit le nouveau prototype du mètre, copie identique à celui des Archives et le nouveau du kilo. Ils sont en platine avec 1/10 d’iridium. On les déposa au Pavillon de Breteuil offert à l’Institut International du mètre à Sèvres près de Paris. C’est le cas typique d’un objet de valeur commun qu’il fallait construire et confier à un organisme de conservation.

e) Les instruments s’organisent en série. Ainsi, ils donnent lieu au tableau de bord sur les autos, les navires, les avions. Sur les autos, ce tableau comprend monture, compteur kilométrique et totalisateur, manomètre de pression d’huile, un indicateur de niveau d’essence, un bouton enrichisseur de gaz au départ, une clef de contact d’allumage et des lampes de contrôle. Ces instruments d’ordre pratique ont tous leur fondement dans des instruments scientifiques.

f) Le Touring Club a établi des cartes automatiques des distances qui peuvent être rangées dans la catégorie des instruments de mesure.

5. Matériel didactique. Matériel démonstratif.

a) Ce matériel s’enrichit chaque jour de nouvelles pièces. On est sur la voie d’une représentation des idées à plusieurs dimensions, un « livre à trois dimensions à l’état dynamique ».

Le matériel didactique entre-t-il dans la Bibliographie ? Faut-il le cataloguer dans les Répertoires, a-t-il place dans les comptes rendus bibliographiques ? Ce matériel s’édite : par ex. le matériel Montessori, le nouveau matériel éducatif et sensoriel Decroly.

La méthode Montessori met en œuvre un ensemble d’objets de formes conventionnelles.

b) Il faut rappeler ici les inscriptions automatiques, les appareils qui enregistrent d’eux-mêmes les phénomènes.