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DISTRIBUTION DU LIVRE


organes de l’« American Library Association », de l’« Αmerican Association of Bookpublishers », des « Booksellers Clubs » et des bibliothèques. La revue hebdomadaire officielle de la corporation des libraires. The Publisher’s Weekly, éditée à New-York, constitue la source principale d’informations. Chaque semaine, elle publie quelque cent pages de précieuse substance : critiques d’ouvrages récents, annonces des nouveautés sous presses, statistiques des best-sellers, biographies d’écrivains, reproductions d’illustrations, portraits d’éditeurs, études sur les procédés de fabrication, bibliophilie, curiosités, conseils pratiques, résultats d’expériences, méthodes d’organisation, suggestions d’étalages, campagnes de publicité, leçons de vente, etc. Sans oublier un double index alphabétique par auteurs et par titres de tous les ouvrages, fiction et non fiction, sortis de presses aux États-Unis pendant les huit jours qui précèdent. Revue très complète, comme on le voit, et dont la documentation est de premier ordre. Il y a aussi la volumineuse « Publisher’s Trade List Annual » qui, depuis soixante ans, publie un relevé par éditeurs et par auteurs de tous les livres américains en vente.

La librairie a la publicité comme instrument de travail, mais publicité d’information, de documentation : envois de catalogues, d’analyses de livres ; démonstrations de l’intérêt de tel ouvrage, de l’agrément de tel autre, de l’utilité d’un troisième ; offres de recherche et d’assortiments.

Il existe un Répertoire international de la Librairie.[1]

253.292 ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL.

Le Cercle de la Librairie de Paris a organisé des Cours de librairie ; il songe à les compléter par des cours par correspondance. On a demandé que soit conféré à ces cours un caractère officiel. Ils donneraient ainsi à nouveau à la Librairie la place que celle de l’ancienne France devait à son brevet et à ses privilèges dans l’Armorial des métiers.

Voici le syllabus des cours d’achat et de vente de livres à Colombia University, de New-York :

1. Sélection et achat des livres. — Étude de la profession avec applications à l’achat de livres de fond. Choix des éditions répondant aux besoins des divers marchés. Détermination des quantités à acheter. Ristournes. Conditions de paiement. Méthodes d’achat et autres problèmes d’ordre pratique. Exercices pratiques de commande. Démonstrations de vente par un représentant d’éditeur, exposant les facteurs qui affectent l’achat des livres à paraître.

2. Aspect pratique de la vente des livres. — Étude de l’emplacement et de l’installation d’un magasin de librairie. Commandes et disposition du stock. Réclame et publicité. Tenue des livres et de l’inventaire permanent. Statistiques. Prévision de ventes, etc. Histoire du commerce de librairie. Histoire de la fabrication du livre et étude des procédés modernes. Démonstrations pratiques sur chaque sujet et discussions. Visites aux établissements représentant les divers aspects de l’industrie du livre, de l’imprimerie à l’office d’édition et de la maison de gros aux librairies de diverses catégories. Recherches à l’extérieur par les élèves avec obligation d’en donner rapport à leurs condisciples.

Les cours sont donnés par des professionnels, directeurs d’établissements très importants et connus pour leur modernisme. Ce ne sont pas de simples théories qu’ils enseignent, mais les moyens pratiques que leur expérience leur a fait juger comme les meilleurs.

253.293 CONCLUSIONS SUR L’ORGANISATION DE LA LIBRAIRIE.

Pour les raisons dites, il importe de voir organiser la fonction des libraires et d’arriver à faire de chacun de leurs offices une station active d’un vaste réseau de la documentation. Ce réseau comprend notamment les Maisons centrales du Livre ou Bourse du Livre pour les approvisionnements, les Offices de Bibliographie et de Documentation pour les informations, les Bibliothèques pour la diffusion.

A) Devenir une station de ces réseaux implique d’en accepter les réglementations, les standardisations, les coopérations, les recommandations. Tout ce qui concerne le rapport avec les maisons centrales est déjà en heureux développement. Pour en apprécier tous les avantages il est bon de rappeler l’état chaotique et désordonné du commerce du livre il y a quelques décades encore. Alors l’esprit corporatif n’avait pas encore créé les puissantes organisations d’aujourd’hui, alors les rapports étaient peu internationaux et la confiance actuelle ne présidait pas toujours aux relations.

B) Les rapports avec les Bibliothèques ont aussi été longtemps mal compris. Il semblait qu’offrir des livres en lecture publique était enlever des acheteurs à la lecture privée. Le grand développement des Bibliothèques publiques, principalement dans les pays anglo-saxons et germaniques, a démontré que le contraire est vrai. La Bibliothèque est un agent de diffusion du Livre et plus un livre est connu plus il s’achète. La Bibliothèque fait gratuitement au livre la meilleure des publicités.

C) Les desiderata quant à la Documentation générale sont actuellement pressants. Il y a lieu de les organiser.

253.3 Transports, postes, télégraphes, téléphones.
253.3 253.31 Généralités.

a) La documentation a le rapport le plus étroit avec les moyens de transport et de communication : transport des documents eux-mêmes tout élaborés ; communication à distance des sons (voix) ou des signes (alphabet ou

  1. Clegg, James. The International Directory of Booksellers.