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ORGANISATION RATIONNELLE DU LIVRE

été propose par Durand de Cros dans son ouvrage : « Essai de Taxonomie » (Paris, Alcan).

Il convient de le réserver à l’étude historique, comparée, théorique et technique de la classification en général et de toutes ses espèces ou formes.

D’une manière générale toute classification est une création consciente. À ce point de vue, il est difficile de distinguer ici, comme dans la langue, entre ce qui est inconscient et conscient, naturel et artificiel. (Bien que dans la langue même il fallut dès l’origine reconnaître cet élément conscient.) Cependant entre le propos délibéré d’une classification universelle et la simple élaboration d’une classification empirique pouvant répondre à des besoins pratiques, il y a une distance telle qu’il importe de distinguer pour en traiter, comme dans la langue elle-même, trois disciplines distinctes.

La Taxonomie historique et comparée, consacrée a la description des classifications existantes, aux lois de leur production, à leur confrontation systématique. Dire ce qui est, doit être ici la préoccupation exclusive.

La Taxonomie constructive. — Elle s’attache à diriger l’évolution et la transformation des classifications existantes. (Depuis 1912, Ph. Karblinger a proposé une linguistique constructive ayant en vue de faire que les linguistes s’occupent des langues naturelles et de leur évolution dirigée, de la même manière que les académies interlinguistiques s’occupent des langues artificielles).

La Taxonomie normative. — Système total de théories et techniques servant à la production d’une classification universelle. (Le terme de linguistique normative a été proposé par X. de Jezierski en 1927 pour dénommer une discipline analogue en ce qui concerne la production des langues universelles.)

L’aptitude logique est un attribut de la classification. Plus une classification est logique et plus elle est apte à ordonner de manière exacte tout ensemble d’idées, de documents ou d’objets. Il n’y a pas de classification qui ne satisfasse plus ou moins à cette condition. L’expérience il est vrai, démontre qu’on peut arriver à classer une matière plus ou moins difficile avec n’importe quelle classification. Mais l’introduction d’un formalisme logique, qui n’existe pas dans les classifications usuelles, apparaît comme de haute utilité.

Il y a lieu également de placer les études de taxonomie dans le cadre plus général des études connexes : antécédentes, conséquentes ou parallèles. La classification a les rapports les plus étroits avec : 1° La Documentation. 2° L’histoire des sciences. 3° La Philosophie générale des sciences. 4° La Logique. 5° Les études sur la langue et en particulier « l’interlinguistique » ou études des langues artificielles. 6° Les données relatives à la notation en général (Symbolie, pasigraphie). 7° Celles relatives à la représentation graphique : schéma. 8° Les données relatives aux mesures (métrologie).

412.4 Documents analytiques et synthétiques.
Monographie et polygraphie
.

On distingue le document analytique et le document synthétique, la monographie analytique et la polygraphie synthétique. Par une analyse bien conduite, les choses se décomposent en éléments derniers ; par une synthèse complète, les éléments divisés peuvent se regrouper dans leur unité première ou selon d’autres types d’unité.

Analyse et synthèse sont des méthodes fondamentales, qu’il s’agisse de conceptions ou de choses réelles. Appliquées intégralement et systématiquement, elles facilitent l’organisation.

412.5 Système des formats.

a) Le papier est la matière qui est le plus universellement employée. La suppression de ses innombrables formats et leur remplacement par quelques-uns serait économique et efficace.

b) Formats appliqués par l’Institut International de bibliographie.

Ces formats, déterminés, en centimètres, sont :

Format fiche : 7.5 × 12.5 posée dans le sens de la largeur. Ce format a été adopté par les Conférences Internationales de Bibliographie. C’est le format de l’ancienne carte postale universelle. Il y a concordance entre les mesures métriques (7.5 × 12.5) et les mesures anglaises (3" × 5").

2° Le format quarto (dit machine ou coquille) : 21.5 × 27.5. Format appliqué aux dossiers des archives documentaires. Les publications faites en ce format se recommandent particulièrement pour les motifs suivants : a) la division en deux colonnes donne la justification conforme aux desiderata de la physiologie de l’œil ; b) la disposition des marges apporte une économie aux frais d’impression à égalité de matière imprimée ; c) l’identité de formats avec celui de la correspondance et des notes dactylographiées facilite l’insertion dans les dossiers des fascicules ou des feuillets qui en sont détachés.

3° Le format carte postale, à raison du grand nombre de documents photographiques édités à cette grandeur (9 × 14) posé dans le sens de la largeur.

4° Le format tableau. La série des planches du Musée Mondial et de l’Atlas de ces planches (Encyclopedia Universalis Mundaneum : Atlas) est établi sur ce format (64 × 67).

5° Le format (23 × 24 mm) pour l’établissement des vues à projeter. Ce format est utilisé tant par les microfilms que par les microgrammes constitués par leur impression sur papier. C’est le format international adopté par la cinématographie.

c) Format DIN.

Réalisé dès 1923 par la Deutsche Industrie Normung, d’où le nom de Normalisation Format DIN, adopté en