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MÉTHODES

1928 au Congrès International par 11 pays. Tous les formats ont pour rapport de leurs dimensions : .

La surface d’origine est la feuille de papier de 1 m2 qui a pour dimensions 841 × 1189 mm. Les formats suivants sont déduits de celui-ci par pliage ou coupage par moitié dans le sens de la plus grande dimension. Chacun de ces formats a pour appellation la lettre A suivie du chiffre de plis nécessaires pour l’obtenir, à partir du format d’origine qui s’appelle A0. Le format intermédiaire se déduirait d’une série B et les intermédiaires des intermédiaires d’une série C calculée de la même façon par moyennes géométriques.

La préférence doit aller à la série A et on ne doit passer aux séries suivantes qu’en cas d’absolue nécessité.

d) Aux États-Unis et en Grande-Bretagne les essais ont porté sur la simplification du nombre de formats existants. Constatant que le format DIN entraîne une dépense supplémentaire de papier d’environ 10 %, on a élaboré en France un nouveau système basé sur les nombres Renard, dits aussi « nombres normaux » déjà appliqués internationalement dans diverses industries, notamment la métallurgie et l’électricité et applicables à tous les problèmes, formats, poids et tolérances diverses. Le principe est celui-ci : dans l’établissement d’une série rationnelle de nombres croissants, représentant des dimensions, poids, surfaces, volumes, vitesse, puissances, mesures quelconques, les écarts séparant deux nombres consécutifs de cette série doivent être progressifs et calculés proportionnellement aux nombres qui les encadrent. Le format français proposé est une série principale : carré 45 × 56 cm. (format actuel) deux séries complémentaires, Raisin 50 × 64 cm, Jésus 56 × 72 cm.[1]

Pratiquement on obtient pour l’in-quarto carré soit le papier machine ou format feuille opposé au format fiche. 1° Format DIN A4, 21 × 29.7 cm. 2° Format traditionnel français in-4o coquille 21 × 27 cm. 3° Format en dimension Renard 21.5 × 27 cm.

e) On a cherché aussi une standardisation du poids du papier selon une gamme normale sur le principe du poids au mètre carré. On peut ainsi conserver un même grammage ou même forme quel que soit le format. Des tableaux dérivant de la série Renard ont été établis : calculs des poids à la feuille plano brut et à la rame de 500 feuilles des trois formats proposés.

Pratiquement et approximativement on divise le poids en grammes au mètre carré par 8 pour le carré et on obtient en chiffres arrondis le poids en kilogrammes à la rame correspondante. Inversement on multiplie par 8 le poids en kilogrammes de la rame pour obtenir le poids en grammes au mètre carré. Les papiers seraient désormais livrés et facturés au poids net.


f) Dans l’édition (procédé de l’Offset par ex.) de formulaires, aides-mémoires des ingénieurs, etc., notamment dans les bureaux d’études, on est appelé à reproduire des dessins, croquis, plans, formules, composition quelconque. La commodité et le minimum de perte exigent que les rapports de dimensions (largeur et longueur) des formats des documents à reproduire et de ceux destinés à recevoir la reproduction soient identiques ou très rapprochés. Les systèmes DIN et Renard y répondent.

g) En résume la normalisation du papier est en voie de s’opérer sans être encore acquise. Pour la réaliser, il faudra tenir compte de ces deux facteurs : 1° Les rapports plus ou moins étroits mais indéniables qu’ont entr’elles des industries qui paraissent à première vue totalement indépendantes et les fabrications correspondantes ; par ex. : éléments de machines à fabriquer le papier, éléments de machines d’imprimerie, caractères d’imprimerie, emballages, réceptacles. 2° Les desiderata de tous les intéressés doivent être pris en considération : ceux des usagers, la consommation, doit avoir le primat sur la production en premier lieu et en tenant compte des efforts antérieurs accumulés dans les bibliothèques, dans les offices de documentation, dans l’Ι. I. B. ; en tenant compte aussi des gros utilisateurs de papier, tels que administrations publiques, banques, compagnies de chemins de fer, grosses industries ; des intérêts des producteurs : fabricants de papier, les imprimeurs, les constructeurs de machines à imprimer, les transformateurs du papier, les constructeurs de machines à transformer le papier.

412.6 Le système de fiches ou feuilles et le système des livres, fascicules ou registres.

1. — Le livre traditionnel est formé de feuillets reliés portant chacun un texte en lignes à lire de gauche à droite et successivement de haut en bas (les Orientaux écrivent et lisent des lignes de haut en bas ; les anciens avaient des « volumes » où le texte était enroulé).

2. — En fait, le contenu d’un livre peut être représenté par une seule ligne continue mais sectionnée en parties égales qui correspondent chacune à une page et ensuite à une ligne de page. Ce sectionnement est matériel ; il ne concorde pas avec le sectionnement selon les divisions intellectuelles de l’idée (chapitres, sections, paragraphes, alinéas).

3. — La disposition sous forme de feuilles ou fiches mobiles qui ne soient pas fixées par brochage ou reliure, permet d’obtenir les avantages des trois principes suivants :

a) Principe de la monographie. Chaque élément intellectuel d’un livre est (après avoir été sectionné de l’ensemble du texte) incorporé en un élément matériel correspondant.

b) Principe de la continuité et de la pluralité d’élaboration. Alors qu’un livre est élaboré intellectuellement

  1. Voir rapport de M. J. Danguin à la XIIe Conférence de l’Ι. I. D.