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LES ENSEMBLES


instrument de caractère juridique que pourra être réalisée l’organisation.

La Convention serait l’expression des rapports naissant de Conventions scientifiques. Il est désirable que les conventions particulières soient unifiées et rattachées à la convention générale.

3, Règlement. — Les dispositions d’ordre technique, celles relatives à l’organisation des services intérieurs et de la coopération ont à prendre forme de règlements édictés par les organismes à tous degrés. Ces règlements sont, quant aux dispositions internes les analogies des conventions quant aux dispositions externes.

42 LES ÉLÉMENTS OU ENSEMBLES À RÉALISER

Comme il a été annoncé, il y a lieu de traiter successivement : 1° des documents ; 2° des ensembles ou collections ; 3° des organismes documentaires ; 4° du réseau universel ; 5° des rapports avec le Travail intellectuel et l’Organisation mondiale.

L’organisation est à cinq échelons.

421 Les Livres et les Documents (premier échelon de l’Organisation).

Premier échelon de l’organisation : chaque document est constitué d’un ensemble de faits ou d’idées présentés sous forme de texte ou d’image et ordonné selon un classement ou un plan qui est déterminé par l’objet ou le but que se proposent ceux qui les rédigent. Il y a lieu de considérer l’organisation de la rédaction, de la publication et de la distribution des livres et documents.

421.1 Règles concluant les Publications.
421.10 Généralités.

a) Une orthographe existe pour les mots, une grammaire pour les phrases, une logique pour les propositions, une rhétorique pour les développements. Serait-ce tout, et ne devrait-il pas aussi y avoir un art de composer des articles, des livres, des revues, un art documentaire. Ce serait absurde de le nier. À la vérité, cet art existe déjà, mais informulé. Ce qu’il importe présentement c’est d’exprimer semblable méthodologie.

b) La rédaction du Document (livre, article, simple pièce) est à l’origine du cycle documentaire. Cette rédaction détermine largement ce qui sera ensuite, car c’est avec toutes ses qualités et ses défauts que le document est entraîné ensuite. Une erreur de pensées, une expression inadéquate, une faute d’impression, un inachevé bibliographique seront répétés sans que nul ne puisse y porter remède réel dès que la distribution et la diffusion auront commencé. Il importe donc d’avoir des règles des normes. Celles-ci ont à être formées, comme il a été dit au sujet des règles en général. Elles ont à envisager également, à tous les degrés successifs propres à celles-ci, des prescriptions de trois ordres : 1° Les espèces bibliologiques, c’est-à-dire les formes bibliographiques proprement dites, à commencer par les dispositions matérielles. 2° Les espèces littéraires qui s’expriment dans les formes intellectuelles des diverses catégories d’exposés. 3° Les espèces scientifiques, c’est-à-dire le fond lui-même. Ces règles doivent prescrire, en chaque matière et conformément aux besoins de l’analyse et de la synthèse, la manière régulière, rapide et largement aidée de moyens automatiques de procéder à l’édification continue de chaque science par concentration et comparaison des données.

c) Les règles de la documentation doivent viser ; 1° la rédaction des textes scientifiques (précision, intégralité et comparabilité des descriptions scientifiques ; composition, division et distribution des diverses parties des publications, certification de ces dates ; mode de citation des divers éléments rapportés, illustration, etc.) ; 2° la forme interne des publications qui comprennent et donnent structure à un ensemble de textes (terminologie et langues, abréviation et notation, emploi de l’illustration et du schéma, table et index, etc.) ; 3° la forme matérielle et dimension des publications (caractères, unification des formats, publication en fascicules et en feuilles détachées, moyens de découper les revues et d’en incorporer les numéros dans les dossiers des répertoires de documentation) ; 4° la diffusion (édition, lecture, conservation dans les bibliothèques).

d) Ces règles documentaires, utiles pour chaque publication considérée isolément, sont précieuses, surtout si l’on envisage leur ensemble. Elles doivent s’inspirer du principe qui a été formulé en ces termes. Considérer que toute publication, si minime soit-elle, est une contribution à l’œuvre scientifique totale. À cette fin, il faut : a) que toute publication en tant que contenant des résultats soit faite sous une forme comparable, utilisable, susceptible d’être intégrée à l’ensemble du corps documentaire de la science ; b) que les collections systématiques soient établies par addition et juxtaposition d’éléments partiels ; c) que l’entente intervienne pour la coopération aux publications générales. En conséquence, tout en constituant en lui-même une œuvre indépendante ayant sa fin propre, et tout en subordonnant sa rédaction à cette fin, chaque travail doit pouvoir également être considéré comme une