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LES ENSEMBLES

Ainsi il y aura des organisations relatives à la production et à la diffusion des journaux, des périodiques, des brevets, des images, des films, des informations par T. S. F., des musées.

d) On a traité ci-après des six formes principales : 1° Bibliographie ; 2° Bibliothèques ; 3° Encyclopédie ; 4° Documentation administrative ; 5° Archives anciennes ; 6° Musée.

422.1 Système mondial.

a) Il y a lieu de retenir spécialement l’attention sur quatre points : 1° établissement d’un type universel de notices bibliographiques ; 2° règles catalographiques universelles ; 3° système général de Bibliographie et Catalogue ; 4° le Répertoire Bibliographique Universel. Les deux premiers points ont été traités sous n° 255.85, p. 302 et p. 304.

422.11 Système général de bibliographie et catalogue.

a) On constate quatre phases dans le travail de la Bibliographie :

1° Il a été commencé autrefois dans les Bibliothèques par les grands catalogues de celles-ci.[1]

2° Il a pris ultérieurement un caractère autonome et propre avec les grands développements des périodiques et l’extension de la littérature scientifique et technique (Fondation de l’Ι. I. B.).

3° Il s’est progressivement développé plus tard sous les formes de la documentation générale par la multiplication des Offices et services de documentation.

4° Un rapprochement s’opère maintenant entre le travail des organismes proprement bibliographiques et celui des Bibliothèques. Les premiers tendant à comprendre aussi des collections de livres ; les secondes se complètent en centres de documentation.

b) Le système complet de Bibliographie doit s’étendre aux catégories de Bibliographie suivantes.

1° Bibliographie des Bibliographies, avec les Bibliographies des bibliographies des bibliographies.

2° Bibliographie universelle et internationale en général : a) histoire de la littérature universelle embrassant tous les pays et toutes les époques ; b) limité à quelque pays ou quelque époque.

3° Bibliographies spéciales.

4° Bibliographie nationale et Bibliographie de publications en une langue déterminée.

5° Bibliographie d’ouvrages de groupes d’auteurs ou de certains faits : a) publication des sociétés savantes ; b) thèses et écrits académiques ; c) publications officielles ; d) ouvrages anonymes ; e) pseudonymes, supercheries littéraires ; f) périodiques et journaux.

6° Catalogue de certains fonds : a) catalogues d’éditeurs ; b) catalogues de bibliothèques ; c) catalogues de libraires ; d) catalogues de ventes.

7° Bibliographie choisie : a) bibliographie générale choisie : bons livres, livres recommandés ; b) catalogues de livres défendus par certaines autorités civiles et religieuses.

8° Revues d’analyse et de critique dite « littéraire ».

9° Encyclopédies en général (contenant des références bibliographiques).

10° Biographies (contenant l’indication des œuvres des auteurs).

c) L’indexation décimale peut se faire en cinq moments différents : 1° Sur l’œuvre elle-même (le livre ou l’article paraissant dans les périodiques). 2° Sur les bibliographies primaires qui sont les Bibliographies nationales respon-

  1. On a imprimé le Catalogue général des manuscrits. À la Révolution les biens des congrégations et ceux des émigrés ayant été déclarés biens nationaux, leurs livres et manuscrits furent destinés à fonder dans tout le pays de grandes bibliothèques pour l’instruction populaire. Un inventaire était nécessaire. On eut l’idée de le faire servir à la confection d’un catalogue général de toutes les bibliothèques de Paris et des départements. À la suite d’instructions de 1790 et 1791, 1,200,000 fiches, représentant environ 3 millions parvinrent à Paris. C’était peu. En 1794, le conventionnel Grégoire présenta son Rapport sur la Bibliographie. On dut renoncer à l’idée du catalogue imprimé. On imprima plus tard le Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque Nationale. Dans son introduction, Léopold Delisle fait allusion simplement à un catalogue collectif des Bibliothèques nationales de Paris (p. LXXVII). — La Commission internationale de coopération internationale ayant demandé que, dans chaque pays, fut fondé un centre d’orientation pour l’ensemble des collections publiques. M. Roland Marcel tenta d’abord de constituer à la Bibliothèque Nationale un catalogue sur fiches des fonds spéciaux et des Unica des bibliothèques de provinces, finalement il résolut d’élargir son enquête (confiée à M. Pol Neveux) et d’en oublier les résultats. « Les richesses des Bibliothèques provinciales de France ». Le répertoire est classé par ordre alphabétique de villes, et ne dit rien des Bibliothèques elles-mêmes, — Charles Martel, en 1896, (Les Catalogues collectifs ou communs à plusieurs bibliothèques) déclara que « ce serait une vaine et dangereuse entreprise d’essayer, actuellement du moins, un catalogue de toutes les bibliothèques publiques ».

    La publication photographique du Catalogue de la Nationale de Paris a été facilitée par suite de l’action d’une commission désignée par l’American Library Association : 40 bibliothèques américaines ont décidé de souscrire au catalogue à raison de 250 fr. au lieu de 125. Par ce supplément d’environ 2 millions de francs le catalogue devra être achevé en 11 années au lieu de 25 années prévues.

    Voir aussi Marcel Godet, directeur de la Bibliothèque Nationale (Suisse). Mémoire concernant la création d’un catalogue général et d’un service de renseignements de Bibliothèques suisses (Association des Bibliothécaires Suisses). Berne 1927 (17 s.). 8°.