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LES ENSEMBLES

matière, cette dernière classée d’après la classification décimale, susceptible d’être largement distribuée. L’essentiel, c’est l’établissement, au siège central de l’Institut, d’un Répertoire prototype, que les travailleurs puissent consulter sur place ou dont ils puissent, sur demande par correspondance, recevoir des extraits répondant aux questions posées. Ceci réduit la dépense au minimum et, pour les copies, n’engage des dépenses qu’à mesure qu’elles sont couvertes par les intéressés. Peu de capital est donc nécessaire. Mais en même temps, on établit toute une échelle de moyens de reproduction de plus en plus satisfaisants et pouvant être employés simultanément suivant que des circonstances s’en présentent, reproduction photographique ou microphotographique[1] multiplication au duplicateur, impression dans des recueils spéciaux verso blanc ou en annexes, à des publications existantes, ou finalement impression directe sur fiches. Une collection de contributions du R. B. U. a été constituée.

d) On a distingué entre le Répertoire Prototype établi un siège de l’Institut (actuellement à Bruxelles) et les Répertoires dérivés et organisés d’après les mêmes méthodes dans les Centres d’études. Le premier, par définition, doit tendre à être complet. La conception des autres en fait des Répertoires limités à certaines parties déterminées par l’usage même qu’en peuvent avoir les organismes qui les établissent (Bibliothèques nationales, générales, spéciales, locales, ou internationales ; Instituts et laboratoires ; Universités, administrations publiques, associations, etc.). Ces répertoires sont appelés à concentrer dans chaque organisme ou service documentaire : a) l’ensemble des fiches reçues du dehors de différentes sources, et en premier lieu du Répertoire Bibliographique Universel ; b) l’ensemble des fiches rédigées sur place, avec éventuellement la combinaison en un seul ordre des notices relatives à la Bibliographie et de celles relatives au catalogue de la Bibliothèque de l’établissement.

5. Modes divers de coopération. — L’Organisation et la méthode du R. B. U. rend possible de nombreux modes de coopération par une infinité de coopérateurs. Un tableau en est dressé. Les auteurs, associations, corps savants, corps administratifs officiels : Envoi par ceux-ci de la liste complète de leurs écrits sur fiches dans la forme descriptive arrêtée. Les Bibliothèques : établissement de leur catalogue d’après les règles minimum, et envoi de copies, imprimées ou manuscrites. Les Éditeurs : établissement, d’après ces mêmes règles, de leur catalogue et publication du prospectus des nouveautés sur fiches du format universel. Organismes ou particuliers, éditeurs de bibliographies nationales ou internationales, de guides, index ou liste bibliographiques : publication de leurs travaux en observant les desiderata minima. Éditeurs de périodiques ; publication, dans les mêmes conditions des tables de matières et de sommaires. Tous ces modes de coopération mis en œuvre simultanément et s’exerçant continuellement apporteront au R. B. U. d’importantes contributions. Ils s’ajouteront aux travaux poursuivis au siège central de l’institut et hâteront l’achèvement de l’œuvre.

6. État actuel des travaux et de la coopération. — Le Répertoire Bibliographique Universel a été fondé par la première Conférence Bibliographique Universelle, réunie en 1895. Il s’est développé par les efforts conjugués de l’Institut et de l’Office International de Bibliographie, créées cette année par cette même conférence. Au 1er avril 1934, le R. U. B. comprenait 15,646,346 fiches. Il avait répondu à 27,000 demandes de renseignements ; dans 142 contributions imprimées avaient été publiées environ un demi million de notices portant les indices de la classification décimale.

a) Catalogue collectif général des grandes Bibliothèques du monde, La Bibliographie renseigne sur l’existence des ouvrages, le catalogue sur leur possession par des Bibliothèques déterminées. Mais il va de soi que les notices sont fondamentalement les mêmes dans les deux cas. Il suffirait donc de porter sur les fiches bibliographiques les indications relatives au catalogue. En fait, dès aujourd’hui, le Répertoire a commencé à être combiné avec semblable Catalogue.

b) Répertoires portant sur des séries particulières de données contenues dans des documents bibliographiques. Ainsi les Répertoires des comptes rendus, des lois, des brevets, de la statistique, des constantes théoriques et pratiques, des illustrations documentaires. Ainsi encore Les Répertoires à établir à l’usage spécial de la librairie ancienne et qui devraient servir à faciliter la rencontre de l’offre et de la demande des ouvrages à vendre de seconde main.

c) Répertoire des analyses. En principe le R. B. U. ne concerne que la bibliographie-titre (ou primaire). Mais il est tout désigné pour concentrer les notices bibliographiques analytiques (abstracts). Les notices de base sont identiques dans les deux cas. Il y a intérêt à voir se multiplier les informations sur le contenu des travaux, et même des notes sur leur valeur et éventuellement les critiques dont ils sont l’objet en ayant bien soin toutefois que ces deux dernières espèces d’éléments, de caractère personnel et subjectif, soient présentés sous la responsabilité d’un critique signant la notice. Enfin, dès aujourd’hui, le Répertoire Universel contient de nombreuses notices analytiques et l’I. I. B. a demandé, aux auteurs et éditeurs de telles notices, d’appliquer les recommandations générales relatives au format, aux fiches et à la classification décimale.

d) Le R. B. U. doit naturellement devenir le noyau central d’un Répertoire Universel de Documentation composé d’un ensemble de Répertoires Universels, chacun d’eux étant consacré à l’inventaire d’une des autres

  1. Sur les procédés microphotographiques, voir Publication n° 14 de l’I. I. B.