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ÉLÉMENTS MATÉRIELS

a) Les livres imprimés sur du papier léger, ordinaire, connu sous le nom d’antique ou « poids plume ».

b) Ceux imprimés sur du papier fortement chargé et bien calandré.

c) Ceux imprimés sur différents genres de papiers d’art ou papiers couchés.

d) Les livres faits en papier d’épaisseur moyenne, sans charge excessive de matières minérales et composés en grande partie de cellulose de bois et de paille.

e) Le papier renfermant plus de 25 % de bois mécanique.

Il existe maintenant des papiers en imitation-couché (supercalandré), si parfaits qu’on peut les utiliser à la place de papier couché. Pour les ouvrages qui réclament beaucoup de texte sous un petit volume, il y a le « papier-bible », appelé en anglais « india-paper ».

3. Les papiers bouffants, mis à la mode par l’Angleterre et l’Amérique, ont l’avantage d’être légers et par conséquent avantageux tant pour leur prix intrinsèque en poids que pour le prix des livres. Les papiers bouffants d’alfa sont souples et s’impriment bien, mais ils encrassent les caractères parce qu’ils sont fort pelucheux et ralentissent le tirage.

4. Le papier indien, rapporté de l’Extrême-Orient en 1841, est fabriqué couramment depuis 1874 par la Oxford University Press. Ce papier est opaque, résistant et très mince. Les ouvrages imprimés sur ce papier atteignent à peine le tiers de l’épaisseur habituelle.

Le papier « biblio-pelure-India » est extrêmement mince, tout en étant résistant. L’épaisseur des volumes tirés sur ce papier n’atteint que le tiers de celle des volumes tirés sur papier ordinaire. Il peut n’atteindre que 28 grammes au mètre carré, tout en étant parfaitement opaque. Le tirage sur ce papier est destiné aux appartements et aux bibliothèques encombrées.

Le papier léger en poids mais non transparent a de l’importance pour les ouvrages de documentation. Par exemple, le papier de l’Annuaire Militaire de la S. D. N. 1928-1929. 5e année, a permis d’augmenter la matière en diminuant le volume de la publication.

Papier mince, très solide pour le Bædeker de Suisse. Doublé en matière sous le même volume. 568 pages plus les cartes ne forment qu’un volume de 25 millimètres.

5. Le papier Hydroloïd « Vi-Dex » ne craint ni les manipulations multiples, ni la moiteur des doigts ; il peut impunément être mouillé, chiffonné et sali ; après lavage et séchage, il ressort intact et utilisable. L’encre ordinaire ne subit même pas les atteintes de l’eau.

221.15 Qualité du papier.

1. Le papier a pour caractéristiques :

a) Le format ou la longueur et la largeur des feuilles ou rouleaux.

b) La force. Ex. 110 gr. le m2.

Papiers extra minces, minces, forts, extra forts, carton.

La mesure du papier s’établit en m2. Ex. : M2 = 43 gr. avec 10 % de charge.

2. Les papiers sont collés ou non collés, couchés ou en frictions. Ils se vendent par rames de 500 feuilles, par mains de 25 feuilles ou au poids par de grandes quantités en fabrication. Pour les ouvrages de luxe, on se sert aussi de papier extra-léger, à la cuve, vergé ou velin.

Il est impossible de fabriquer le papier d’une épaisseur régulière mathématiquement exacte ; toutefois la tolérance des variations entre feuilles d’une même fourniture n’est pas prévue par les conditions générales du Code des usages pour la vente des Papiers. Une large tolérance s’impose dans la comparaison de deux feuilles isolées.

3. La couleur du papier sert à des différentiations nécessaires. La force du papier joue son rôle pour la conservation des documents. Du papier fort est indiqué chaque fois que le livre ou le document est soumis à un dur régime ou qu’il doit durer longtemps. Le papier doit être opaque, c’est-à dire ne pas laisser apparaître le texte par transparence.

Une légère teinte du papier lui enlève sa crudité de blanc mat et repose les yeux du lecteur.

4. Le papier d’après sa destination exige des qualités spéciales : le papier à écrire ; celui destiné à l’édition en général, notamment pour l’impression, l’héliogravure, l’offset : les tirages en couleur requièrent des qualités, la finesse du grain, l’élasticité, l’absorption, l’opacité.

Le couché rend l’impression plus délicate, le vergé lui donne l’aspect plus lourd, le papier lisse donne l’aspect le plus normal aux traits. La couleur du papier et celle de l’encre, parfois les deux peuvent améliorer ou détruire la lisibilité.

5. On a fait des recherches pour créer le papier ignifuge, invention utile pour les documents importants, les testaments, les billets de banque.

6. Dans les laboratoires de Bell-Téléphone, on a poursuivi des recherches en vue de produire un papier de l’épaisseur de quelques millièmes de pouces pour servir d’isolateur dans les installations téléphoniques.

7. Le papier porte des marques dites filigranes, dont l’existence sert à l’identification.

M. Briquet a publié une minutieuse description des filigranes des œuvres xylographiées de la Bibliothèque Royale de Munich et a révélé l’existence de 1363 variations de filigranes.

(Der Papier Fabrikant. Berlin, 1910.)

8. Il existe en Allemagne une réglementation pour les papiers destinés à un emploi administratif de l’État. Le Congrès pour la reproduction des manuscrits (1905) a émis le vœu de voir adopter une réglementation semblable pour les papiers destinés à supporter la reproduction de manuscrits.