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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/255

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— Ceci est un découpoir, une sorte d’emporte-pièce qui tranche une feuille de métal, comme vous voyez, en la façonnant, et qui, à chaque coup, fabrique sept boutons de guêtres. L’homme que voici ne fait que pousser et retirer la feuille à mesure, et comme cet homme est habile, il fait depuis le matin jusqu’au soir environ deux cent soixante-dix mille boutons de guêtres. En voici un autre employé à gouverner un ressort à coups de pouce, ce n’est qu’une habitude ; elle est si bien prise chez lui, que son pouce droit, comme vous voyez, est devenu plus gros que toute la main.

— Et combien gagne-t-il par jour ? demanda l’oncle.

— Trente sous, mais il n’a que cette occupation.

— Ôtons-nous, dit frère Paul, il doit être enragé.

Et il sortit pour n’en point voir davantage.

Dumarsouin profita de son absence pour remettre sur le tapis la proposition qu’il avait faite à son oncle de lui livrer ses fonds, qui ne pouvaient manquer de s’augmenter en peu de temps ; il n’était pas besoin d’adresse avec le bonhomme, qui se trouvait fort heureux d’être en état de rendre service à son cher neveu.

— Ma petite fortune est à toi dès à présent, lui dit-il ; tu n’as qu’à la mettre dans ton commerce.

Mais Dumarsouin, trompé sur cette fortune, et pour achever de le séduire, lui détailla toutes les expéditions dont il était chargé pour de lointains pays, et comme quoi l’on y gagnait gros ; car, disait-il, sur une pièce de cent aunes de drap, envoyée en Perse en ballot, rien n’est plus facile que d’en rogner une vingtaine, et de même pour les autres étoffes, les dentelles et les rubans ; il alla jusqu’à