Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/304

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même il n’est pas toujours sûr d’attaquer une jeune beauté. Souvent on parvient mieux à son but en attendant une occasion plus propice.

Évite, par exemple, le jour de sa naissance, ou celui des calendes, que Vénus se plaît à prolonger pour Mars, son amant. Quand le Cirque est orné, non pas comme autrefois de figures en relief, mais des dépouilles des rois vaincus, alors il faut différer ; alors approchent et le triste hiver et les Pléiades orageuses ; alors le Chevreau craintif se plonge dans l’Océan. C’est le moment du repos : quiconque ose affronter alors les dangers de la mer peut à peine se sauver avec les débris de son vaisseau naufragé.

Attends, pour tenter un premier essai, ce jour à jamais funeste où le sang des Romains rougit les flots de l’Allia, ou bien encore ce jour consacré au repos, que fête chaque semaine l’habitant de la Palestine. Que l’anniversaire de la naissance de ton amie t’inspire une sainte horreur, et regarde comme néfastes les jours où il faudra lui faire un présent.

Tu auras beau chercher à l’éviter, elle t’arrachera quelque cadeau : une femme sait toujours trouver les moyens de s’approprier l’argent d’un amant passionné. Un colporteur à la robe traînante se présentera devant ta maîtresse, toujours prête à acheter, et, devant toi,