Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/345

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quels honteux retards se prolongeait la guerre. Tout cela, cependant, elle ne l’avait su que par ouï-dire. Mais elle avait vu de ses propres yeux la fille de Priam ; elle avait vu le vainqueur, ô honte ! devenu l’esclave de sa captive. Dès lors la fille de Tyndare ouvrit à Égisthe et son cœur et son lit, et se vengea par un crime du crime de son époux.

Si, quoique bien cachés, tes amours secrets viennent à se découvrir, tout découverts qu’ils sont, ne laisse pas de nier. Ne sois pour cela ni plus soumis, ni plus flatteur que de coutume : un tel changement est la marque d’un cœur coupable. Mais n’épargne aucun effort, et emploie toute ta vigueur aux combats de l’amour ; la paix est à ce prix ; c’est ainsi que tu pourras nier tes précédents exploits. Il en est qui te conseilleraient de prendre pour stimulants des plantes malfaisantes ; la sariette, le poivre mêlé à la graine mordante de l’ortie, ou le pyrèthre jaune infusé dans du vin vieux : à mon avis, ce sont de vrais poisons. La déesse qui habite les collines ombreuses du mont Eryx ne souffre pas pour l’usage de ses plaisirs ces moyens forcés et violents. Tu pourras cependant te servir de l’oignon blanc que nous envoie la ville de Mégare, et de la plante stimulante