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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/368

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flambeau perd-il sa lumière en la communiquant à un autre flambeau ? Doit-on craindre de puiser de l’eau dans le vaste Océan ? — Il ne faut pas, dites-vous, qu’une femme se donne ainsi à un homme. — Qu’y perd-elle ? répondez : de l’eau qu’elle peut puiser encore à pleine source. Non, ma voix ne vous conseille pas de vous prostituer ; mais elle vous défend de redouter une perte imaginaire : de semblables dons ne peuvent vous appauvrir.

Mais je suis encore au port : une brise légère suffit pour me pousser au large ; bientôt, en pleine mer, je voguerai par un vent plus fort.

Parlons d’abord de la parure : c’est par les soins qu’on prend de la vigne qu’on obtient une bonne vendange ; une terre bien cultivée donne une abondante moisson. La beauté est un présent des dieux ; mais combien peu de femmes peuvent s’enorgueillir de leur beauté ! La plupart d’entre vous n’ont pas reçu du Ciel cette faveur. Les soins de la parure vous embelliront ; mais, faute de soins, le plus beau visage perd tout son éclat, fût-il comparable à celui de la déesse d’Idalie. Si les belles de l’antiquité ne soignaient guère leur personne, c’est que leurs maris étaient aussi négligés qu’elles. Andromaque n’était vêtue que d’une tunique flottante. Doit-on s’en étonner ? son époux n’était