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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/383

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ouvre à l’homme une plus vaste carrière ; à lui la paume, le javelot, le disque, les armes, et le manège qui force un cheval à tourner sur lui-même. Ce n’est pas à vous de supporter les travaux du Champ-de-Mars, ni de vous exercer à la natation dans l’onde glacée de la fontaine Virginale, ou dans les flots paisibles du Tibre. Mais il vous est permis, il vous est utile de vous promener à l’ombre du Portique de Pompée, lorsque les coursiers brillants du Soleil entrent dans le signe de la Vierge. Visitez le temple consacré à Phébus, à ce dieu ceint de lauriers, qui, au combat d’Actium, submergea la flotte égyptienne ; ou bien ces monuments qu’ont élevés la sœur et l’épouse d’Auguste, et son gendre, décoré de la couronne navale. Visitez les autels où brille l’encens offert à la génisse de Memphis ; visitez nos trois théâtres, lieux si favorables pour se faire voir ; fréquentez cette arène tiède encore d’un sang nouveau, et cette borne autour de laquelle circulent les chars aux roues brûlantes.

Ce qui se cache reste ignoré, et l’on ne désire point ce qu’on ignore. Que sert un beau visage, si personne n’est là pour le voir ? Quand vos chants surpasseraient en douceur ceux de Thamyras et d’Amébée, qui vantera le mérite de votre lyre inconnue ?