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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/385

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doit s’offrir en spectacle au public : dans le nombre, il y a peut-être un amant que ses charmes captiveront. Que partout elle se montre avide de plaire, et qu’elle soit attentive à tout ce qui peut ajouter à ses attraits. Partout le hasard offre ses chances : que l’hameçon soit toujours tendu : le poisson viendra y mordre, quand vous y penserez le moins. Souvent les chiens parcourent en vain les bois et les montagnes, et le cerf vient de lui-même se jeter dans les toiles.

Qui jamais, moins qu’Andromède, enchaînée sur son rocher, put espérer que ses larmes intéresseraient quelqu’un à son sort ? C’est souvent aux funérailles d’un mari qu’on en trouve un autre : rien ne sied mieux à une femme que de marcher les cheveux épars, et de donner un libre cours à ses pleurs.

Mais évitez ces hommes qui font étalage de leur parure et de leur beauté, et qui craignent de déranger l’édifice de leur coiffure. Ce qu’ils vous diront, ils l’ont déjà répété à mille autres avant vous : leur amour vagabond ne se fixe nulle part. Que peut faire une femme, lorsqu’un homme est plus efféminé qu’elle, et peut-être a plus d’amants ? Ceci va vous paraître incroyable ; et pourtant vous devez le croire : Troie serait encore debout, si elle eût profité des avis du vieux Priam. Il