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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/386

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est des hommes qui s’insinuent auprès des femmes sous les dehors d’un amour mensonger, et qui, par cette voie, ne cherchent qu’un gain honteux. Ne vous laissez séduire ni par leurs cheveux tout parfumés d’un nard liquide, ni par leur tunique de l’étoffe la plus fine, et dont une étroite ceinture retient les plis artistement arrangés, ni par les nombreux anneaux qui couvrent leurs doigts. Peut-être le mieux paré de ces galants n’est qu’un escroc qui brûle du désir de vous dépouiller de vos riches vêtements. "Rends-moi mon bien ! " s’écrient souvent les femmes ainsi trompées ; et le barreau tout entier retentit de ces cris redoublés : "Rends-moi mon bien ! " Du haut de tes autels tout resplendissants d’or, Vénus, et vous, déesses dont les temples s’élèvent sur la voie Appienne, vous contemplez ces débats sans en être émues. Parmi ces galants, il en est d’ailleurs dont la mauvaise réputation est si notoire, que les femmes trompées par eux méritent de partager leur opprobre.

Femmes, apprenez par les plaintes d’autrui à vous mettre à l’abri du même sort, et que votre porte ne s’ouvre jamais pour un suborneur. Gardez-vous, filles de Cécrops, de croire aux serments de Thésée : ce n’est pas la première fois qu’il prend les dieux à témoin d’un parjure. Et toi, héritier de la