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LE REMÈDE D’AMOUR. — NOTES.

Poussé par la misère, il vint trouver Ptolémée, dans l’espoir d’en obtenir quelque chose ; mais Ptolémée loi répondit que, puisqu’il se disait plus habile qu’Homère, il devait non-seulement se faire vivre lui-même, mais beaucoup d’autres encore ; car Homère, qui était mort depuis plus de mille ans, avait fait vivre par ses ouvrages des milliers de générations. Accusé ensuite de parricide, il fut crucifié, et ou lui appliqua le sobriquet d’Homeromatix, ou de fléau d’Homère.

(19) Quo duce. Allusion à une satire de Garvilius Picto contre l’Énéide, intitulée Enéidomatix : quo duce s’applique à Virgile, qui a chanté l’arrivée d’Enée en Italie.

(20) Mceonio pede. Dans le rhythme d’Homère, l’alexandrin ou vers héroïque.

(21) Cothurnos. Chaussure élevée dont on se servait pour jouer la tragédie, comme on se servait du soccus, chaussure plus basse, dans la comédie. Lusibus e medûs, la vie ordinaire et le langage qu’on y parle ; celui qui convient à la comédie.

(22) Cydippe. Callimaque écrivit un poème de ce nom, dont il ne nous reste que quelques fragments transmis par les grammairiens. Voyez aussi Héroïde XX.

(23) Andromaches… Thaida. Andromaque, épouse «THeetor, ne pourrait parler le langage de Thaïs, courtisane d’une des comédies de Térence.

(24) Ab Idœa. Épithète donnée à Procris, parce qu’elle se réfugia, disent quelques écrivains, en Crète, où était le mont Ida, près de Minos, et qu’elle épousa celui-ci, après l’avoir guéri d’un ulcère.

(25) Amphilochi... Phegida. Allusion à l’histoire d’Alcmson, frère d’Amphiloque et fils d’Amphiarafls et d’Éryphile. Callirhoê fut la femme de cet Alcmæon, qui tua sa mère Eryphile. Voyez, sur cette histoire un peu confuse, Properce et Pausanias, Histoires, Vil.

(26) Et Parin OEnone. Voyez Héroîde V.—L’Æbalie était le même pays que la Laconie : elle fut ainsi nommée d’Æbalus, un de ses premiers rois.

(27) Conjugis Odrysio. Allusion k Terée, qui régnait dans cette partie de la Thrace qu’on appelait l’Odrysie, du nom d’Odrysa, la capitale. Voyez Mètam. VI. Sororis désigne Philomèle.

(28) Thersites. C’était le plus laid, le plus bavard et le plus lâche des Grecs au siège de Troie. Voyez Uiad., II.

(29) Machaonia... ope. La médecine, du nom de Machaon, célèbre médecin, fils d’Esculape.

(30) Est prope Collinam. Près de la porte Colline, par laquelle on se rendait au mont Quirinal, était le temple de Vénus Erycine, ainsi nommé du mont Eryx (aujourd’hui Catafalna), en Sicile, où elle avait un temple fameux. — L’allégorie de l’oubli d’Amour, qu’Ovide représente trempant son flambeau dans une eau glacée, est on ne peut plus ingénieuse.

(31) Qui Puteal Janumque timet. Le Putéal était un lieu où le préteur rendait la justice ; on l’appelait ainsi d’une fosse ou d’un puits qui en était proche. Les changeurs, les courtiers et les gens d’affaires s’y réunissaient, de même que les usuriers et les marchands se rassemblaient sur la place voisine du temple de Janus, pour assigner en justice les débiteurs retardataires. Celer es Kalendas indique le retour des Kalendes, trop prompt au gré des débiteurs, qui étaient obligés de payer, dans les premiers jours du mois, l’intérêt ou le capital de l’argent qu’ils avaient emprunté. Voyez Horace, livre 1, Sot. 3, v. 86.

(32) Edono trieterica Baccho. Il s’agit ici des sacrifices que l’on faisait à Bacchus tous les trois ans , en mémoire de son expédition dans les Indes. L’épithète d’Edono vient du nom d’Edon, montagne de la Thrace, où le dieu était particulièrement honoré.

(33) Appias. C’est la Vénus Genitrix qui avait un temple dans le forum de J. César, et surnommé Appias, parce que la fontaine Appias était située près de ce forum.

(34) Penthesilea. Le poète compare ici la jeune fille aimée de quelqu’un, et contre laquelle il faut combattr e, k Penthésilée, reine des Amazones.

(55) Amyclœis... ahenis. Amyclée était une ville du Péloponèse, située près de l’Eurotas, où l’on teignait la laine en, couleur de pourpre. Mais cette couleur, si célèbre que fût sa beauté, ne pouvait cependant soutenir la comparaison avec la pourpre de Tyr.

(36) Argolidet euperent fugUte Capharea puppes ; Teque, Senex, luctus ignibus vite luos. Les roches Capharées étaient situées sur le bord d’un promontoire de l’ile d’Eubée (aujourd’hui Négrepont), du côté de la mer, où elles présentaient un écueil très-dangereux. C’est là que Nauplius, père de Palamède, allumait toutes les nuits un phare, afin d’attirer les vaisseaux des Grecs qu’il voulait faire périr pour venger la mort de son fils, dont ils étaient la cause. Voyez Virgile, Énéid., liv. XI, v. 260 ; et Prop., liv. III, élég. 7, v. 59.

(37) Niseide. Scylla, fille de Nisus. Voyez Métam., VII.

(38) Syrtes... Acroceraunia. Les Syrtes sont deux golfes sur la côte d’Afrique, de profondeur inégale, mais également dangereux. Ils sont appelés ainsi du mot grec au/ou f entrain e, parce que les vagues semblent y en traîner les vaisseaux.—Les monts Acrocérauniens sont ainsi nommés de deux mots grecs, ἄϰρον (akron), sommet, et ϰεραυνὸς (keraunos) foudre, parce qu’à cause de leur hauteur ils sont souvent frappés de la foudre, lis sont situés en Épire, sur le bord de la mer Adriatique.