Page:Ovide - Œuvres complètes, trad Nisard, 1838.djvu/581

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Nous voici amenés par la muse elle-même à l'autel de la Paix; [1, 710] nous sommes au second jour avant la fin de ce mois. Viens, ô déesse, le front paré des lauriers d'Actium, et puissions-nous, avec tout l'univers, rester longtemps sous ton paisible empire! Rome n'a plus d'ennemis; rien n'alimente plus ses triomphes; la gloire militaire pâlit devant celle que te devront nos chefs; [1, 715] que le soldat ne soit armé que pour faire mettre bas les armes; que les sons belliqueux de la trompette n'annoncent plus que le retour de nos fêtes; que, d'un bout du monde à l'autre, on tremble devant les descendants d'Énée, et qu'à défaut de la terreur, l'amour nous soumette les nations. Prêtres, jetez l'encens sur les feux de l'autel, [1, 720] frappez au front la victime blanche; demandez aux dieux, qui entendent les pieuses prières , que nous conservions longtemps la paix , et aussi longtemps que la paix, la maison qui nous la donne. Mais déjà j'ai rempli une première partie de ma tâche, et ce livre finit avec le mois qu'il a chanté.