Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/376

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saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome ; je ne vous en parlerai pas, parce que nous avons écarté de notre travail la civilisation orientale, bien que leurs écrits, traduits en langue latine et devenus l’héritage des monastères du moyen âge, aient fait partie de l’éducation de ces temps.

En Occident, trois hommes continuent le développement de la science nouvelle : saint Jérôme, qui s’attache surtout à fixer le sens des textes sacrés par des traductions latines de la Bible, il commence véritablement l’exégèse ; saint Ambroise, qui fonde la théologie morale, et saint Augustin, qui s’attache au dogme. Je ne me propose pas de vous faire l’histoire de ces grands hommes, le temps me manque, et je dois me restreindre à l’histoire des idées ; je m’enferme dans ces étroites limites et je cherche à voir, dans toute cette histoire de la théologie au cinquième siècle, au prix de quels combats, par quel génie, le christianisme réussit à rester ce qu’il était, malgré les hérésies qui lui firent courir le risque, les unes de devenir une mythologie, un nouveau paganisme, les autres de devenir un rationalisme pur, un système philosophique de plus à ajouter à l’histoire. Au milieu de ces périls divers, comment le christianisme sut-il rester ce qu’il était : une religion ; c’est-à-dire une vérité révélée, mais raisonnable ; mystérieuse puisqu’elle touche à l’infini, mais intelligible ? Voilà le grave sujet sur lequel je vais appeler aujourd’hui toute votre attention.

Le paganisme avait menacé la foi naissante de deux