Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/149

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et votre vertu n’ont pas besoin de l’association pour se maintenir, mais seulement pour se développer; ce n’est point une nécessité pour vous, -c’est l’action libre, spontanée, d’une volonté libre et solide. Vous agirez directement pour les pauvres vous formerez d’ailleurs une réunion permanente, et non pas sans cesse renouvelée comme la nôtre. Vous répandrez vos bienfaits dans votre propre ville, et non dans une cité étrangère. Votre œuvre sera donc à la fois plus durable, plus éclairée, plus puissante. Vous pouvez rester peu nombreux, et quand vous ne seriez jamais qu’une douzaine, si vous êtes unis d’une véritable intimité, vous pouvez, faire un grand bien dans une ville de trente mille âmes. Nous, au contraire, nous sommes forcés de nous étendre, même au risque de nous relâcher, pour embrasser dans notre cercle le plus grand nombre possible de jeunes gens.

Je ne sais si je me suis exprimé d’une manière intelligible, mais je voulais attirer votre attention sur la différence du but, parce qu’elle doit appeler la différence dans les moyens. Je n’entre pas dans de plus longs détails sur notre petite société de Paris, et le rapport de M. de la Noue vous en apprendra plus que je ne pourrais faire. Depuis que nous existons, nous avons distribué à peu près deux mille quatre cents francs, quelques livres et une assez grande quantité de vieux habits. Nos ressources consistent. dans la quête que nous faisons