Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/178

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vez que j’étais parti de Paris le 12. Je tenais à arriver à Lyon le 15, fête de ma mère ; je ne tenais pas moins à avoir la messe ce jour-là, fête de la sainte Vierge. Il me fallut donc le matin m’arrêter à Mâcon, à douze lieues de chez moi, pour assister au saint sacrifice ; espérant trouver ensuite une voiture qui m’emmènerait dans la journée j’avais compté sans mon hôte : je ne trouvai d’autre voiture que celle dont tous les fils d’Adam sont pourvus dès leur naissance, et il me fallut passer tout ce grand jour de l’Assomption à cheminer, à pied sur la route poudreuse ; enfin, à quelques lieues de Lyon, je trouvai une mauvaise carriole qui m’amena à huit heures du soir à la maison, au moment où toute la famille assemblée pour fêter maman s’affligeait de mon retard. Père, mère, frères, oncle, tante, cousines, tout était là je vous laisse à penser la joie du premier embrassement.

Toutefois à ce premier embrassement s’est bien mêlée quelque tristesse. Les inquiétudes que j’avais eues sur la santé de ma bonne mère n’avaient été que trop fondées. Vous vous souvenez de ce jour de chagrin et de cette lettre charmante que je vous communiquai ce chagrin et ces alarmes, mon père et mes frères les avaient partagés ; maman avait été saisie pendant plus de deux mois d’une faiblesse et d’une langueur dont on ne prévoyait pas la fin des accidents assez graves s’étaient joints à cette indisposition, et les craintes qu’on