cherché pour le lieu de leur solitude, des positions pittoresques, de grands aspects, des paysages magnifiques, et ne se soient jamais refusé le plaisir des yeux. C’est une remarque qui se vérifie à chaque instant en Italie toutes les sommités des montagnes y sont couronnées de monastères. Il en était de même dans la vieille France. S’il était quelque part une montagne hardiment suspendue, une vallée riante, une forêt aux mélancoliques ombrages, le voyageur était sûr d’y voir s’élever un clocher surmonté d’une croix et d’y rencontrer dans les pieux sentiers la trace des sandales des cénobites. La nature dans sa simplicité, dans sa virginité, est profondément chrétienne ; elle est remplie de solennelles- tristesses et d’ineffables consolations ; elle ne parle que de morts et de résurrections, de chutes passées et de glorifications futures. Les montagnes surtout disent beaucoup de choses à l’âme dont elles sont en quelque sorte l’image richesse et nudité, hauteurs sans mesures, abîmes sans fond, tableaux innombrables et divers, désordre immense, traces d’antiques bouleversements, élancements, efforts pour atteindre le ciel, toujours impuissants, toujours renouvelés ! N’est-ce point là l’image de notre pauvre existence ? Les, montagnes avec leur variété ressemblent à la nature humaine, comme la mer avec son immensité ressemble à la nature-divine. C’est ainsi que sur le globe que nous foulons aux pieds sont écrites en carac-
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